BAD EDUCATION (Critique)

BAD EDUCATION (Critique)BAD EDUCATION (Critique)

SYNOPSIS : Frank Tassone et Pamela Gluckin règnent sur un district scolaire prisé de Long Island. Leurs établissements génèrent des records d'admission. Bientôt, un scandale de détournement de fonds d'écoles publiques menace tout ce qu'ils ont construit. Frank est obligé de maintenir l'ordre et le secret par tous les moyens...
Corey Finley, réalisateur en 2017 du remarqué Thoroughbreds, récidive dans le registre de la comédie noire avec Bad Education, un téléfilm produit par HBO et diffusé chez nous sur OCS. Pour ceux qui l'ont manqué, il est disponible plus de trois mois sur la plateforme et via myCanal. A l'instar d 'Election d' Alexander Payne qui révéla en 1999 Reese Witherspoon en lycéenne arriviste, Bad Education montre une facette moins idyllique et fantasmatique des "high school" américaines dirigées par des personnages mesquins et médiocres. Certes, la réalisation de Corey Finley, est étonnamment neutre, même pour un téléfilm. C'est aussi paradoxalement sa force car son manque de génie reflète bien la banalité de la banlieue américaine. La photo aux tonalités grises renforce encore cette impression.
Le gris, justement, c'est la couleur de l'infect breuvage diététique à base de charbon, que boit régulièrement Franck Tassone, notre anti-héros, brillamment incarné par Hugh Jackman. A 50 ans passés, le directeur de l'établissement, fait très attention à sa ligne et d'une manière générale aux apparences. Chemises blanches impeccables, mains parfaitement manucurées, cheveux plaquées en arrière et sourire ultra-bright. Il connaît par cœur le nom de chaque élève et leur parcours scolaire. Veuf et célibataire, il est inconsolable depuis la mort de sa jeune épouse dont la photo trône bien en évidence sur son bureau. L'image de gendre idéal se brouille pour le téléspectateur lors d'une séquence à Las Vegas où Franck Tassone participe à un séminaire où il semble s'ennuyer. Il s'éclipse dans un bar et reconnaît l'un de ses anciens élèves qu'il invite à dîner avant de l'emmener dans sa chambre d'hôtel. Franck Tassone n'est clairement pas celui qu'il prétend être. Il mène une double voire une triple vie, s'offre des liftings et des voyages hors de prix en Concorde aux frais du contribuable.
En incarnant ce personnage moralement ambivalent et homosexuel, Hugh Jackman joue, consciemment ou non, avec l'image "trop parfaite pour être honnête' qu'on a toujours eu de lui. De l'ultra-viril et bestial Wolverine au danseur et chanteur flamboyant pour comédies musicales à Broadway. D'époux idéal, marié à une femme plus âgée, adepte de la méditation transcendantale, jusqu'aux rumeurs sur sa prétendue homosexualité. Il joue de son physique et de sa préciosité. Voir les scènes où il s'applique sous les yeux de la crème anti-rides. Un rituel qu'il poursuivra dans sa cellule de prison. Dans ces scènes là, on ne voit plus Frank Tassonne mais l'acteur, vieillissant et narcissique, qui tente par tous les moyens de conserver sa beauté et son statut de fantasme hollywoodien....
Si Hugh Jackson est formidable, soulignons également la présence de la toujours impeccable Allison Janney dans le rôle de son bras droit. Elle est la première à tomber pour corruption tandis que Frank Tassone continue à pratiquer le double-jeu... La jeune actrice Geraldine Viswanatan dans le rôle de l'étudiante en journalisme qui découvre le pot aux roses est l'autre atout de ce téléfilm aux ambitions artistiques certes modestes mais qui marque clairement un tournant dans la carrière de la star australienne.

DÉTAIL DES SUPPLÉMENTS:

D'après une Histoire Vraie

La Perception de la Perfection

Hugh Jackman & Allison Janney : Conversation Virtuelle

BAD EDUCATION (Critique)

Titre original: BAD EDUCATION

Réalisé par: Corey Finley

Casting: Hugh Jackman, Allison Janney, Geraldine Viswanathan...

Genre: Comédie, Judiciaire, Drame

Sortie en DVD le: 16 Septembre 2020

Distribué par : Warner Bros. Video

BAD EDUCATION (Critique)

TRÈS BIEN