Alors, on regarde quoi ce soir ? (Sélection Sorties Vidéo Septembre 2020)

Par Cliffhanger @cliffhangertwit

Pour oublier la pluie, plutôt qu'un parapluie, rien ne vaut un bon film, en blu-ray, en dvd, ou en téléchargement légal, mais un film bien au chaud, sous sa couette, tout seul, à deux, ou à plusieurs, avec de quoi grignoter sucré salé afin de passer une bonne soirée. Ce mois-ci nous vous proposons le joli second film de Mathias Malzieu, un Leconte virevoltant, Patrick Dewaere extraordinaire chez Sautet, un Ron Howard pas très connu mais très sympathique, et pour terminer... j'avais proposé Le Trou, un chef d'œuvre de Jacques Becker disponible en édition collector dans la collection Make my day de Studio Canal. (Indispensable !). Mais mon rédacteur en chef m'a demandé : " Est-ce que tu as vu Les Anges Gardiens ? ". J'ai répondu non. Il m'a rétorqué : " Alors ce sera le cinquième film... " ! Bon visionnage !


Une sirène à Paris
Réalisé par Mathias Malzieu
Avec : Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Rossy de Palma, Tchéky Karyo, Romane Bohringer
Durée : 1h38
Date de sortie : Le 16 septembre 2020 chez Sony Pictures


SYNOPSIS : Crooner au cœur brisé, Gaspard s'était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n'a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s'emballer leur cœur jusqu'à l'explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c'est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence.
En 2013, Mathias Malzieu nous avait enchanté avec l'étonnant et poétique Jack et la Mécanique du cœur. Le voici de retour avec Une sirène à Paris, un conte onirique et fantastique, une œuvre singulière dans le paysage cinématographique français, qui ravira les petits et les grands. Il y a une vraie fantaisie dans l'univers attachant du réalisateur, beaucoup de bonnes idées, toujours autant de poésie mais également de petites maladresses. Quelques longueurs, un scénario un peu bancal et un duo d'acteurs désincarné empêchent la magie d'opérer totalement, mais cette jolie tentative de fantastique à la française contient suffisamment de poésie et de charme pour convaincre les rêveurs. Par contre petite déception car le film qui visuellement aurait mérité une sortie blu-ray n'aura droit qu'à une sortie DVD.
Le saviez-vous ? Si le duo principal est interprété par Nicolas Duvauchelle et Marilyn Lim, ce sont Reda Kateb et Clémence Poésy qui devaient initialement jouer les personnages principaux.


Les spécialistes (1985)
Réalisé par Patrice Leconte
Scénario et dialogues : Patrice Leconte, Michel Blanc
Avec : Bernard Giraudeau, Gérard Lanvin, Christiane Jean, Maurice Barrier
Durée : 1h34
Date de sortie : Le 1er septembre 2020 chez Studiocanal


SYNOPSIS: Paul Brandon s'évade de prison et contraint un braqueur, Stéphane Carella, à le suivre. D'abord furieux de cette évasion " forcée ", Stéphane finit par se laisser convaincre de monter un cambriolage. Mais il découvre très vite que Paul n'est qu'un flic manœuvré par des supérieurs...
Après Viens chez moi j'habite chez une copine (Dans notre sélection blu-ray du mois de juillet), Studiocanal récidive avec Les Spécialistes du même Patrice Leconte. On y retrouve le toujours formidable Bernard Giraudeau, cette fois-ci en duo avec Gérard Lanvin, dans un buddy movie à la française, efficace et rythmé, qui n'a pas à rougir de ses cousins américains. Action, rebondissements, course poursuite, humour... c'est un divertissement diablement efficace que réalise Patrice Leconte, porté par un tandem sympathique et relevé par les dialogues de Michel Blanc dont on retrouve le style. C'est du cinéma populaire de grande qualité, à redécouvrir en blu-ray dans un master de belle tenue. Dommage une fois de plus que les bonus aient disparu. Pour ceux qui ne veulent pas perdre le documentaire : Patrice Leconte - L'aventure des Spécialistes, ne vous séparez pas de votre DVD...
Le saviez-vous ? Patrice Leconte a toujours été fidèle avec ses collaborateurs. Eduardo Serra, directeur de la photographie qui travaillait pour la première fois avec Patrice Leconte sur Les Spécialistes, collaborera sur 6 autres films, la monteuse, Joëlle Hache a collaboré 14 fois avec le réalisateur, quant à Bernard Giraudeau dont c'est le deuxième film avec Patrice Leconte, il reviendra une troisième fois sur le formidable Ridicule.
Un mauvais fils (1980)
Réalisé par Claude Sautet
Avec : Patrick Dewaere, Brigitte Fossey, Yves Robert, Jacques Dufilho
Durée : 1h50
Date de sortie : Le 1er septembre 2020 chez Studiocanal


SYNOPSIS: Bruno Calgani rentre en France après avoir passé cinq ans dans un pénitencier américain pour usage et trafic de drogue. Il souhaite effacer son passé, mais ne cesse de penser à sa mère morte durant sa détention. Il décide de revoir son père ouvrier de chantier mais celui-ci n'est pas très accueillant. Bruno s'éprend alors d'une jeune femme qui, comme lui, est une ancienne droguée.
Un très grand rôle dans un joli film. Claude Sautet signe ici un drame intimiste et bienveillant, une œuvre attachante et lumineuse, d'une belle sincérité. Le réalisateur abandonne le milieu bourgeois et les quarantenaires qu'il a su si bien filmer, pour mettre en lumière la génération suivante et d'autres milieux sociaux. Porté par un Patrick Dewaere une fois de plus formidable, tout en nuances, écorché vif et douloureusement touchant, entouré d'un très beau casting, d' Yves Robert très juste en père blessé, en passant par Brigitte Fossey toute en finesse ou Jacques Dufilho merveilleux, Un mauvais fils est un tournant dans l'œuvre de Claude Sautet, le début d'un nouveau cycle. D'une belle sobriété, tout en non-dits, en maladresse et en émotion, Un mauvais fils est une œuvre d'une grande justesse à redécouvrir chez Studiocanal.
Le saviez-vous ? La sortie d' Un mauvais fils va souffrir d'une altercation entre Patrick Dewaere qui frappe d'un coup de poing le journaliste Patrice de Nussac qui, malgré sa promesse, avait dévoilé dans la presse le mariage de l'acteur. Suite à l'affaire, Patrick Dewaere subit un boycott de la presse et des médias.

Retrouvez la critique complète de Fred Teper ici


Le journal (1994)
Réalisé par Ron Howard
Avec : Michael Keaton, Glenn Close, Robert Duvall, Marisa Tomei, Randy Quaid
Durée : 1h51
Date de sortie : Le 15 septembre 2020 chez Elephant Films


SYNOPSIS: Henry Hackett est un directeur de rubrique d'un journal à sensation new-yorkais qu'il s'apprête à quitter pour une rédaction prestigieuse... surtout pour satisfaire sa femme enceinte. Il lui reste une journée pour trouver une dernière Une : contre sa supérieure et les apparences, il se donne alors comme mission de prouver l'innocence de deux jeunes noirs arrêtés pour meurtre. La course contre la montre commence.
Le journal de Ron Howard ( Cocoon, Willow, Apollo 13, Da Vinci Code...) n'est pas son film le plus connu, pourtant cette petite comédie dramatique fort sympathique vaut le coup d'œil malgré un résultat parfois inégal. Tout d'abord pour son casting de rêve, Michael Keaton, Glenn Close, Robert Duvall, Marisa Tomei qui prennent un vrai plaisir à vivre le scénario écrit par le souvent brillant David Koepp ( Jurassic Park, l'Impasse, Mission Impossible, Spiderman), ensuite pour ces 24 heures passionnantes au cœur d'un quotidien, de ses luttes de pouvoirs, de ses choix moraux, éditoriaux, bref, le cœur du film est une vraie réussite et la réalisation de Ron Howard parfaitement maîtrisé. Malheureusement Le Journal se perd parfois dans les histoires personnelles des personnages, histoires de cœur et de vie qui viennent parasiter le rythme et le propos du film. Bref, si Le Journal n'est pas forcément le grand film caustique qu'il aurait pu être, il reste toutefois un divertissement fort sympathique à redécouvrir chez Elephant Films.
Le saviez-vous ? Le journal est la 3ème collaboration entre Ron Howard et Michael Keaton. En 1982 l'acteur avait joué dans le deuxième film du réalisateur, Les Croque-morts en folie, puis en 1986 dans la comédie Gung Ho, du saké dans le moteur, tournée par Ron Howard entre Cocoon et Willow.

Les Anges gardiens (1995)
Réalisé par Jean-Marie Poiré
Avec : Gérard Depardieu, Christian Clavier, Eva Grimaldi, Yves Rénier
Durée : 1h50
Date de sortie : Le 2 septembre 2020 chez Gaumont


SYNOPSIS : De Paris à Hong Kong, un prêtre et un patron de cabaret se retrouvent entraînés dans une aventure explosive où 40 millions de dollars et la vie d'un petit chinois de cinq ans sont en jeu.
Après le succès gigantesque des Visiteurs, le duo Clavier/Poiré a carte blanche et peut faire ce qu'il veut comme il le veut. Suite à un appel du pied de Gérard Depardieu qui souhaite absolument faire partie du prochain projet de Jean-Marie Poiré, c'est donc un face à face entre Gérard Depardieu et Christian Clavier, (qui s'étaient déjà croisé dans Dites-lui que je l'aime de Claude Miller) auquel on assiste sur un scénario écrit à 4 mains par Clavier et Poiré. Le réalisateur pousse ici les curseurs de l'hystérie très très loin, que ce soit dans le jeu des acteurs (cela deviendra la marque de fabrique de Clavier) ou dans la mise en scène, et s'offre au bout d'une heure d'un thriller explosif la liberté de passer en mode cinéma fantastique. Certes ce n'est pas toujours très lisible, les acteurs sont en roue libre, la réalisation et le montage survolté et les effets spéciaux ont malheureusement sacrément vieilli, mais on ressent le plaisir de tourner de tout l'équipe, certains passages restent très drôles et le duo Clavier/Depardieu fonctionne plutôt bien. Bref, c'est un film réalisé avec jubilation par des enfants gâtés, que prendront plaisir à redécouvrir ceux qui l'ont aimé lors de sa sortie cinéma.
Le saviez-vous ? Poiré raconte que lors de l'écriture des Anges gardiens, il y a eu une période de doute, et que Clavier et lui ont failli laisser tomber devant un scénario trop mécanique. Mais lors d'un séjour en thalasso, dans une baignoire bouillonnante, Poiré a une épiphanie : " J'ai vu devant moi mon ange gardien et c'est comme ça que j'ai eu l'idée de les ajouter dans le film. " . Ils décident donc d'ajouter cet élément fantastique au milieu de l'intrigue afin de la relancer...
Retrouvez la critique complète de Guillaume Gas ici