La belle de San Francisco

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La belle de San Francisco » de Joseph Kane.

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« Le truc aux cartes, c’est comme avec les femmes : c’est quand on croit qu’on a bien joué qu’on se fait avoir ! »

Cow-boy du Montana, Duke Fergus arrive à San Francisco où il se découvre une passion pour le jeu. Tandis qu’il bat les cartes, il tombe amoureux de la chanteuse Flaxen Terry, la petite amie du patron de saloon qui vient de le plumer. Pour la séduire et l’attirer à lui, il ouvre son propre établissement. C’est à ce moment qu’un tremblement de terre ravage la ville…

« Vous êtes plus dangereux que le feu ! »

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Né en 1935 à l’ombre des grandes majors (Universal, Warner, MGM, Paramount, Columbia), le Studio Republic Pictures se spécialisera comme tant d’autres dans la production intensive de films de série B. Et notamment de nombreux westerns, portés par leur vedette maison, un ancien cascadeur nommé John Wayne. En 1944, alors que la Seconde guerre mondiale fait rage, le studio souhaite malgré tout fêter dignement sa décennie d’existence en produisant huit films « super deluxe » (pour reprendre la terminologie du studio). Comprendre par là des productions plus luxueuses et avec des budgets plus conséquents qu’à l’accoutumée. Parmi ces films, on trouve notamment « La belle de San Francisco », dont la réalisation est confiée à Joseph Kane, l’un des plus prolifiques tâcherons du studio.

« Si je dois repartir, peut-être m’accompagnerez-vous ? »

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Malheureusement, comme souvent avec la Republic Pictures, le scénario du film manque cruellement d’inspiration. John Wayne y joue pour la énième fois le rôle de l’étranger inadapté qui va venir semer la zizanie au sein de la communauté sur laquelle il veut se greffer. Ainsi, après avoir déjà joué les avocats (« Ouragan sur la Louisiane »), les pharmaciens (« Sacramento ») et les prospecteurs de pétrole (« Les conquérants de l’or noir »), le voilà cette fois retrouvant ses habits de cowboy. Mais pour mieux se perdre dans la grande ville  où il se rêvera en magnat local des salles de jeux dans le seul but de séduire la belle chanteuse vedette du cabaret de son rival. En dépit d’une légèreté et d’un ton badin qui parvient à maintenir le film à flot, force est de constater que l’histoire manque tout de même un peu d’action et de piquant pour tenir un peu le spectateur en haleine. Seule la séquence du terrible tremblement de terre de 1906 et de l’immense incendie qui s’ensuivit et qui ravagea la ville demeure véritablement marquante. Pour le reste, « La belle de San Francisco » reste un produit de série sans réelle originalité et sans saveur particulière. Pas désagréable, mais pas franchement mémorable non plus.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées Patrick Brion et Jean-François Giré.

Edité par Sidonis Calysta, « La belle de San Francisco » est disponible dans la collection Silver en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 10 août 2020.

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