[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #105. Semaine du 6 au 12 septembre 2020

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 6 Septembre au 12 Septembre

Dimanche 6 Septembre. 

La Poursuite Impitoyable de Arthur Penn sur Arte.
Bubber Reeves s'échappe de la prison d'État en compagnie d'un dangereux criminel. Il retourne à Tari, sa ville natale, dans laquelle l'annonce de son évasion déchaine les passions. Le shérif Calder se promet de trouver le fugitif avant que la foule ne s'en empare.
Sorti en 1966, le film d’Arthur Penn s’inscrit dans une période agitée pour les États-Unis, lutte pour les droits civiques, émeutes et assassinat de Kennedy se greffent sur la ségrégation et violence envers les populations afro-américaines. La Poursuite Impitoyable explore, non pas ce conflit, mais l’une des racines de celui-ci, cette autre Amérique. Tout du long, Penn va décrire et décortiquer cette ruralité puritaine, qui derrière ses grands principes, cache tous les vices. Dès lors, La Poursuite Impitoyable devient une œuvre âpre, dure et radicale dans ce qu’elle montre, le racisme et cette folie humaine aimant embrasser sa propre violence. Cette fureur, elle vient s’immiscer dans une scène mythique du métrage où Brando – exceptionnel dans son rôle – se fait passer à tabac par les habitants de Tari. Le plus tragique, au fond, avec La Poursuite Impitoyable est de voir à quel point aujourd’hui encore, ce racisme dégénéré, ce déchainement de violence et cette idiotie humaine semblent s’enflammer de nouveau sous la présidence Trump.

Mardi 8 Septembre. 

Man of Steel de Zack Snyder sur TFX.
Clark Kent, élevè à Smallville par Jonathan et Martha, est en fait Kal-El, rescapé de la planète Krypton. En grandissant, il apprend peu à peu à maitriser ses pouvoirs surhumains…
Man of Steel c’était la première pierre du DCUE, mais oui vous savez cet univers cinématographique devant rivaliser avec Marvel mais dont Warner n’a eu de cesse de brider les ambitions pour aboutir à Justice League. Pourtant, au début, tout cela fut prometteur. Produit par Christopher Nolan, le Man of Steel de Snyder reprend la tonalité du Dark Knight, avec cette ambitieuse relecture d’un personnage peu évident à mettre en scène. Le cinéaste y illustre sa capacité à offrir des images puissantes qui marque la rétine, dans un spectacle fait d’entrechoquement, de gigantisme et d’intime. Un film qui s’éloigne de la tonalité Marvel, le DCUE se veut sérieux, plus adulte, plus sombre et torturé. Il est avant tout en prise avec son époque et parvient à capter les tiraillements de ce quasi-Dieu sans pour autant renier sa nature de blockbuster ébouriffant. Des thématiques et ambitions qui irrigueront le gigantesque Batman V. Superman.
Une envie de légèreté ? N’hésitez pas à vous mettre sur C8 à 21 h pour Le Diable s’habille en Prada. Les coulisses de la mode croquées avec un humour acide s’articulant autour de répliques piquantes mises dans la bouche d’une Meryl Streep jouissive en ersatz d’Anna Wintour dont chaque mimique est un éclat de rire.

Mercredi 9 Septembre. 

Indiana Jones et la Dernière Croisade de Steven Spielberg sur M6.
En 1912 dans l'Utah, Indiana Jones, adolescent, surprend des pilleurs de trésors archéologiques avant d'être poursuivi par les trafiquants. 26 ans plus tard, Jones apprend que son père, le professeur Henry Jones, parti à la recherche du Saint Graal, a disparu et il se rend alors à Venise où son père a été vu pour la dernière fois.
Vais-je faire preuve d’une grande originalité en affirmant qu’Indiana Jones et la Derniere Croisade est mon volet préféré ? Non, pas vraiment. Il faut dire que dans cette aventure, Spielberg a pris le dessus sur George Lucas. En effet, si la figure paternelle ne devait être qu’un MacGuffin dont l’apparition se faisait dans les dernières minutes, Spielberg en fait la moelle épinière de ce troisième volet. D’une certaine façon, on pourrait même dire que la quête du Graal n’est ici qu’un prétexte, car ce qu’explore le film c’est les liens familiaux, un sujet qui irrigue une grande partie de la filmographie des deux cinéastes. Qu’est-ce qu’apporte la figure du père au sein de la saga de l’archéologue ? De l’émotion, tout simplement. En ne prenant nul autre que Sean Connery, le film s’offre un acteur capable de dessiner en un rien de temps un personnage humain, avec ses défauts, son émotion et son humour. L’alchimie, palpable entre Connery et Ford permet d’avoir des séquences au timing comique impeccable, mais également quelques échanges plus intimes mettant en avant une facette inédite du personnage. Et c’est encore une fois un sequel qui ne s’évertue pas a faire plus que le précédent; mais bel et bien faire autrement, si La Derniere Croisade renoue avec l’esprit du premier opus, il s’en dégage part la charge intime et émotionnelle de son récit.


Thibaut Ciavarella