Séries | I MAY DESTROY YOU – 16/20 | HANNA S02 – 13/20

Par Taibbo

I MAY DESTROY YOU S01 (OCS) – 16/20

Un drama dense et complexe sur le consentement et les traumatismes engendrés par un viol.
Parfois difficile, épuisant, mais puissant, I May Destroy You éclaire la personnalité de son héroïne grâce à une structure mouvante, utilisant le flash-back, l’ellipse ou les souvenirs. La narration illustre son cheminement psychologique, le déni, l’autodénigrement, la rage, l’attaque jusqu’à l’excès, la résilience…
Elle nous aide à comprendre Bella, le cœur de la série et le symbole de son militantisme. I May Destroy You est d’une intelligence rare, elle évite constamment le misérabilisme et les raccourcis simplistes. Parce qu’elle s’empare de l’histoire d’une femme dont beaucoup auraient dit, «  »elle l’a cherchée » », la série démonte patiemment et méticuleusement tous les mécanismes de justification d’un tel acte ou de tout abus sexuel, quels qu’ils soient et qui en soit la victime.
Les conséquences du viol sont aussi vues à travers le regard des proches de Bella. C’est toujours très juste, très subtil, obligeant les personnages à faire leur propre introspection ou au contraire révélant leurs petites lâchetés.
Atout numéro un du show, productrice, scénariste, réalisatrice, actrice, Michaela Cohen est une perle rare. On l’avait découverte déjantée dans l’excellent mais un peu foutraque Chewing-gum, elle impose ici une maturité impressionnante. La claque attendue.
HANNA S02 (Amazon Prime) – 13/20

Série toujours aussi efficace, tranchante dans la brutalité de ses scènes d’action, qui approfondit en saison 2 la quête d’émancipation de Hanna. Elle va même un peu plus loin en confrontant la jeune femme à se semblables, lui faisant expérimenter les prémisses de la sororité. Si la première saison était placée sur le signe de la figure paternelle de substitution, celle-ci tend à développer un simili de relation mère-fille. Evidemment pas question de hug et de bisous, mais plutôt de taloche et de grands coups dans la gueule ! Le charisme de la jeune Esme Creed-miles fait toujours autant de bien au show. Ce n’est pas encore Saoirse Ronan (qui était Hanna dans le film original), mais disons que cela pourrait être sa petite sœur. Hanna a aussi l’excellente idée de nous offrir un joli tour d’Europe (Londres, Dublin, Barcelone, Paris…). Jolie confirmation.