[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #98. Semaine du 7 au 13 juin 2020

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 7 Juin au 13 Juin

Lundi 8 Juin. 

Baby Driver de Edgar Wright sur C8.
Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal…
Après avoir clôturé sa Cornetto Trilogy et sa collaboration infructueuse chez Marvel, Edgar Wright se paie un séjour aux États-Unis en venant au passage secouer un peu les habitudes. En effet, sur le papier, Baby Driver n’offre rien de bien nouveau, on a déjà vu ça, mille fois, et pourtant c’est radicalement différent. Car, ici, le cinéaste anglais vient entrechoquer les genres du film d’action et la comédie musicale. Une rencontre au sommet, que le maestro dirige avec une précision époustouflante. Surtout quand au fur et à mesure, le film ne cesse de convoquer des nouveaux sous-genres dans le genre, autant romcom que film de casse, le tout offrant un spectacle qui décoiffe et surtout un pur objet de pop culture.
Mais aussi... M6 ouvre une nouvelle case de cinéma, le lundi donc, et c’est Robert Zemeckis et son Forrest Gump qui l’inaugure. Un film qui résume toutes les aspirations du cinéma de Zemeckis, l’émerveillement. Ambitieux dans sa forme autant que dans son fond, le long-métrage bénéficie d’une sublime interprétation de la part de Tom Hanks et de la puissance visuelle du cinéaste. Loin du film guimauve, Forrest Gump est certes attendrissant, mais le regard de Zemeckis sur la société qui évolue autour de son personnage n’a rien de sa candeur; il y montre une époque allant trop vite ou le futile l’emporte sur le nécessaire.

Mardi 9 Juin. 

Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau de Peter Jackson sur TF1.
Le jeune et timide hobbit, Frodon Sacquet, hérite d’un anneau. Bien loin d’être une simple babiole, il s’agit de l’Anneau Unique, un instrument de pouvoir absolu qui permettrait à Sauron, le Seigneur des ténèbres, de régner sur la Terre du Milieu. À moins que Frodon, aidé d’une Compagnie constituée de Hobbits, d’Hommes, d’un Magicien, d’un Nain, et d’un Elfe, ne parvienne à emporter l’Anneau jusqu’à la Crevasse du Destin, lieu où il a été forgé, et à le détruire pour toujours…
Après la saga Harry Potter, TF1 poursuit son exploration des grandes sagas cinématographiques avec Le Seigneur des Anneaux. Le premier volet, La Communauté de l’Anneau, quand on connait la trilogie, n’est pas le meilleur, tout simplement, car la suite gagnera en puissance de manière assez logique d’ailleurs. Néanmoins, Peter Jackson fout le frison pour plus d’une raison. D’une part, parvenir a adapté le pavé de Tolkien n’avait rien d’évident, et ici il le fait avec une fluidité époustouflante, faisant de lui l’un de ces grands raconteurs d’histoires au cinéma. D’autre part, il y a dans ce volet plus qu’une simple adaptation, mais un réel amour du cinéma. Jackson signe un film envoutant de son début à fin, il accroche son spectateur qu’il trimbale, déjà, dans une épopée entre violence et poésie, entre barbarie et féérie. Allez on repart en terre du milieu ?

Jeudi 11 Juin. 

The Descendants de Alexander Payne sur Cherie25.
À Hawaii, la vie d’une famille bascule. Parce que sa femme vient d’être hospitalisée suite à un accident de bateau, Matt King tente maladroitement de se rapprocher de ses deux filles, Scottie, une gamine de dix ans vive et précoce, et Alexandra, une adolescente rebelle de dix-sept ans. Quand cette dernière lui révèle que sa mère avait une liaison, le monde de Matt vacille.
En lisant ce synopsis on peut vite conclure que The Descendants est un nouveau mélodrame hollywoodien qui cultive un sens de la larme facile. Il n’en est rien. Parce que Alexander Payne n’est pas un cinéaste aimant la facilité ou la frontalité, il signe avec ce long-métrage un récit d’une grande finesse. Savourant ses contrastes, le film s’apprivoise comme un réel drame familial dans son fond, mais dont la forme, la tonalité et le rythme viennent lui donner une étonnante désinvolture. The Descendants se savoure presque comme un vaudeville mélancolique, capable de faire muer le rire en douleur. Dans cette broderie d’émotions, Payne extirpe un George Clooney bluffant dans un rôle inédit, mais surtout et avant tout une œuvre qui capte le réel tout en lui apposant une certaine poésie.
Mais aussi... TMC propose Coup de Foudre à Notting Hill de Roger Michell. On retrouve derrière ce film rien d’autre que Richard Curtis, scénariste anglais qui a donné quelques-unes des meilleures romcom des 30 dernières années. Coup de Foudre à Notting Hill c’est une rencontre qui ne peut se produire que dans un film, mais que Curtis par le charme de son écriture, par l’excentricité des personnages, par le duo Grant/Robert, parvient a rendre réel.


Thibaut Ciavarella