[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #82. Sidekicks

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !


[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #82. Sidekicks
#82. Sidekicks d'Aaron Norris (1992)
Si le public lambda se bidonne - à raison - sur les Chuck Norris Facts plus encore que sur les envolées philosophiques du plus célèbre des tataneurs belges, ce qui ne sont que des mots aujourd'hui, furent pleinement des actes à l'écran au coeur des merveilleuses 80's/90's, ou l'ancien membre de l'US Air Force appelé à être le plus connu des " Texas Rangers ", faisait briller les rangées " Action " des vidéos clubs du monde entier, et notamment les caisses d'une Cannon qui n'aurait sans doute pas été aussi (fugacement) imposante, sans lui et le vieux briscard Charles Bronson a son chevet.
Véritable star à part entière du cinoche burné, n'ayant pas peur de frotter sa barbe rousse dans des nanars aux dialogues aussi ahurissants de décontraction (pensez " Tupperware " ou encore " Rouleaux "), qu'aux propos se complaisant dans un doux relan réactionnaire qui ferait même pâlir le magnum 44 de Dirty Harry (coucou Invasion USA, les Delta Force, les Portés Disparus,...), le Chuck n'a pourtant pas tourné que du bousin fleurant bon la poudre (on pense à ses deux hits du côté de la MGM : Sale Temps pour un Flic et Hero), bien au contraire; le lascar a même tapé dans du divertissement familial qui ferait pâlir de jalousie le studio aux grandes oreilles !

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Chapeauté par son fidèle frangin Aaron, qui a cautionné bien trop souvent ses dérives cinématographiques et télévisuelles (surtout qu'il n'est pas du tout, un formaliste de génie), Sidekicks joue la carte du fantasme ultime de tout fanboy du cinoche qui tache, qui se respecte : pouvoir partager la pétoire de notre plus grand héros, en rejouant les scènes de ses meilleurs films... mais dans des rêves.
Car oui, le timide Barry Gabrewski (feu qui s'était frotté dans sa jeunesse, au terrible Pennywise), asthmatique et victime des mômes populaires de sa classe, n'a pas le ticket magique de Danny Madigan, quand il retrouve son héros Chuck Norris, c'est uniquement lorsqu'il laisse son esprit rêveur vagabondé; le hic, c'est qu'il rêve tout le temps le gamin, en classe ou même au beau milieu de la rue (le genre d'ados qui n'aurait pas tenu dix secondes à Elm Street).
Tout pour augmenter sa popularité dans la chaîne alimentaire de son bahut donc - " Barry-kiki " -, jusqu'au jour ou l'une de ses profs, pour laquelle son Beau Bridges papounet en pince mignon (on le comprend, c'est quand-même l'ex de John Rambo), lui présente son oncle loufoque, qui lui apprendra les arts martiaux et à sortir un brin de sa coquille...
Transformant Norris autant comme un objet de fantasme bienveillant/héros de comédie enfantine à en rendre jaloux un Schwarzy qui s'échine à faire la classe à des maternelles, Sidekicks louche comme un sagouin sur la trilogie Karaté Kid, dont il est un doppelgänger jusqu'à la limite autorisée du plagiat (le légendaire Mako est une version plus timbrée de Mr Miyagi, feu Jonathan Brandis est un Daniel LaRusso asmathique, on a également droit à un entrainement atypique qui se conclut lors d'un tournoi régional), et incarne un de ses plaisirs tellement coupable qu'il en devient magique avec le temps.

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Si le Chuck y est un second couteau de luxe (même si le film s'est monté sur sa seule personne), c'est pour mieux laisser de vrais sidekicks s'exprimer à la perfection, que ce soit Mako (charismatique as hell) en tant que figure tutélaire incarnant la sagesse guerrière un brin porté sur les corvées - so Pat Morita qu'on vous dit -, que l'hilarant Joe Piscopo, parfait en anti-John Kreese dans la peau d'un instructeur de karaté stéroïdien et over-the-top, ayant un net penchant pour l'idiotie néandertalienne.
Ils sont le sel de ce bon Cinéman, gentillet et nostalgique, qui occupe encore parfaitement nos samedis soirs de galère car oui, notre amour pour les bisseries made in 80's/90's, est définitivement sans bornes...
Jonathan Chevrier
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