[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #96. Semaine du 24 au 30 mai 2020

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques. 

 
Semaine du 24 Mai au 30 Mai

Dimanche 24 Mai. 

Le Brio de Yvan Attal sur France 2.
 
Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, professeur connu pour ses provocations et ses dérapages. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence. A la fois cynique et exigeant, Pierre pourrait devenir le mentor dont elle a besoin…
Sous ses atours classiques, un récit initiatique ou deux personnalités opposées vont apprendre l’une de l’autre, Le Brio est un film qui encapsule toute la beauté de la langue de Moliere. S’il est vrai que Yvan Attal n’évite pas certains clichés, il parvient tout de même à donner assez d’épaisseur à ses personnages pour ajouter quelques splendides nuances. Surtout qu’au fond comme précédemment, le propos du film se situe ailleurs. Le réalisateur offre avant tout un sublime film sur les mots, leurs articulations, prononciation, incarnation qui deviennent ici le symbole de l’émancipation. Un éloge de la rhétorique qui donne à savourer tout du long quelques échanges jubilatoires.
La soirée continue... avec L’atelier de Laurent Cantet toujours sur France 2. Au travers de quelques jeunes en insertion et d’une écrivaine, le réalisateur décrypte une génération en n’éludant rien, mais en s’abstenant de juger. C’est peut-être ici sa plus grande réussite, parvenir a être dans ses moindres fibres un film politique sans pour autant devenir un étendard de quoi que ce soit, juste évoquer les faits en embrassant le cinéma.

Mardi 26 Mai. 

Harry Potter et les Reliques de la Mort Partie 1 de David Yates sur TF1.
Le pouvoir de Voldemort s’étend. Celui-ci contrôle maintenant le Ministère de la Magie et Poudlard. Harry, Ron et Hermione décident de terminer le travail commencé par Dumbledore, et de retrouver les derniers Horcruxes pour vaincre le Seigneur des Ténèbres. Mais il reste bien peu d’espoir aux trois sorciers, qui doivent réussir à tout prix.
Afin de conclure de la meilleure façon possible — et profiter un peu plus longtemps du succès de la saga, la décision est prise de diviser ce volet en deux parties. Mais, loin de vouloir faire un banal film coupé en deux, David Yates imbibe chacun de ces opus d’une atmosphère assez singulière. C’est comme cela que Les Reliques de la Mort Partie 1 se fait bien plus intimiste, en se focalisant quasi exclusivement sur notre trio partant dans un road trip en quête des horcruxes. L’approche filrt plus d’une fois avec le documentaire et profite de cette contemplation pour se recentrer sur les liens entre ces personnages et comment ceux-ci se retrouvent confrontés au monde réel. Car, Les Reliques de la Mort Partie 1 est le premier opus a ne pas se dérouler a Poudlard, ce qui lui donne toute sa singularité.

Jeudi 28 Mai. 

Peur Primale de Gregory Hoblit sur Cherie25.
Martin Vail, brillant avocat de Chicago se porte volontaire pour défendre un jeune homme accusé du meurtre de l’archevêque Rushman. Aaron Stampler, le présumé coupable, provincial timide et naïf, bénéficiait de la protection de l’archevêque qu’il considérait comme son père. Vail est vite convaincu de l’innocence de son client. Cependant, après certaines révélations troublantes, il sera amené à manipuler et à piéger la partie adverse.
S’inscrivant dans un quasi-sous-genre du polar, le film procès, Gregory Hoblit offre un premier film impeccable. Pourtant le tout repose sur une architecture classique, mais le scénario est solidement charpenté, les interprétations de Edward Norton à Richard Gere sont toutes excellentes et la mise en scène fait preuve d’une splendide sobriété. Tout cela confère à Peur Primale une certaine retenue dans laquelle se niche récit mené avec justesse et savourant une subtilité, une intelligence, une rigueur étonnante. Quand on y regarde de plus prés on réalise que fin toute la force à un film que l’on pourrait facilement qualifier de film à l’ancienne. Et c’est loin d’être pérojatif.

Thibaut Ciavarella