Papi Sitter (2020) de Philippe Guillard

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Troisième long métrage pour un roi de la reconversion, Philippe Guillard ancien rugbyman pro, devenu co-créateur de la marque Eden Park, puis venu au cinéma comme scénariste notamment des comédies "Camping" (2006-2010) de Fabien Onteniente. et venu à la réalisation avec "Le Fils de Jo" (2011) et "On Voulait Tout Casser" (2015). Le cinéaste a pensé à cette histoire il y a bien longtemps puisque l'idée lui est venu durant le tournage de "Le Fils à Jo" quand il co-habitait avec ses acteurs Gérard Lanvin et Olivier Marchal et qu'ils ont été rejoint par le père du réalisateur-scénariste, ancien capitaine de gendarmerie : "C'est un homme bourré de valeurs, mais aussi de principes plutôt psychorigides, surtout sur des détails bien précis, le couteau à droite, la fourchette à gauche L'avantage de cette rigidité de comportement est qu'aux yeux de ceux qui ne sont pas comme lui, il en devient comique." Le fait que Lanvin ait émis le souhait de retravaillé avec Marchal a ensuite donné l'impulsion au projet... Des parents au chômage sont dans l'obligation de confier leur fille Camille à ses grands-pères après avoir trouvé un travail, mais cela tombe surtout mal car Camille doit passer son bac. L'autre soucis c'est que les deux papis sont diamétralement opposés, l'un est un psychorigide gendarme et l'autre un gai-luron patron de discothèque...

Le gendarme est incarné par Gérard Lanvin, qu'on avait pas vu au cinéma depuis "Pension Complète" (2015) de Florent-Emilio Siri et qui connaît Philippe Guillard depuis que ce dernier ait signé les scénarios de "3 Zéros" (2002) et "Camping" (2006) tous deux de Fabien Onteniente, il retrouve également son compère Olivier Marchal après "Le Fils à Jo" évidemment puis après avoir tourné sous sa direction dans "Les Lyonnais" (2011). Les parents sont interprétés par Anne Girouard reine Guenièvre dans la série TV "Kaamelott" (2004-2009) en attendant le film éponyme (2020) toujours de et avec Alexandre Astier, et Jean-François Cayrey qui était déjà dans "On Voulait Tout Casser" (2015) du même Guillard. Un rôle est tenu par Philippine Leroy-Beaulieu vue récemment dans (2020) de Gabriel Le Bomin. Et enfin le rôle de la jeune fille qui doit passer son bac est jouée par Camille Aguilar, outre un petit rôle dans "Le Ciel Attendra" (2016) de Marie-Castille Mention-Schaar on la voit surtout à la télévision. En prime un caméo sympa des acteurs François Levantal et Francis Renaud qui ont été partenaires du duo Lanvin-Marchal dans des films précédents... L'ado en crise : déjà vu. Deux personnages aux antagonismes évidents digne du buddy movie : déjà vu. Contexte d'examn ET idylle ET saison estivale : déjà vu encore et toujours. Ce film suit le canevas balisé, calibé et éculé du genre sans la moindre once d'ambition ou d'originalité. Tout est couru d'avance tant on a vu mille fois le même genre d'histoire. L'amourette de vacance, la fille qui tombe forcément amoureuse du belâtre surfeur, le militaire forcément psychorigide, le patron de discothèque forcément fêtard. Et pourtant, le sea sex and sun a toujours ses charmes, et un duo qui fonctionne bien est toujours un atout. Et lors de cette période (comme aujourd'hui) une petite comédie familiale peut s'avérer une bonne chose.

Le premier atout est bel et bien le duo Lanvin-Marchal dont l'osmose est évidente, le contre-emploi fait mouche et leur plaisir transparaît à l'écran sans soucis. Mais ils ne sont pas aidés par des dialogues trop pauvres, sans inventivités et donc leurs meilleures scènes sont celles où ils sont muets ! Ainsi on notera surtout le jeu du chat et de la souris, les regards et surtout une séquence avec la directrice du lycée qui reste le meilleur moment du film. Les gags sont trop légers donc même si les deux compères nous arrachent quelques sourires. La petite fille est une vraie tête à claque par contre, à aucun moment on ne peut comprendre les actions de cette ado et surtout les réactions des adultes (et surtout des deux papis) vis à vis de ses bêtises ; la scène où la Camille retourne la situation et met mal à l'aise ses deux grands-pères alors qu'elle est en tort sur toute la ligne est aussi incompréhensible que surréaliste, voir même gravement anti-productive à tous les niveaux. On a juste envie de la secouer un peu ! Une petite peste pourrie gâtée qui réussit de surcroît à adoucir le psyhorigide à un point plutôt étonnant. Bref rien de bien folichon. La morale est telle qu'il vaut mieux éviter de montrer ça aux enfants. Sinon, il faut réussir à déposer son cerveau avant la séance pour ne pas rebondir sur chaque chose. Néanmoins, avec un peu de tolérance ça reste un divertissement bête qui passe le temps, qui repose seulement et uniquement sur un bon duo qui fait le job en attendant de les revoir bientôt dans un genre plus sérieux avec "Bronx" (2020).

Note :