Une semaine et un jour - Focus Cinéma

Pourquoi voir Une semaine et un jour ?

Le cinéma est un voyage, une porte ouverte sur le monde, un monde riche de cultures aussi diverses que variés, le cinéma est également un générateur d'émotions, c'est avec ce cinéma que le réalisateur Asaph Polonsky nous propose avec Une semaine et un jour.Une semaine et un jour nous plonge au cœur de la famille Spivak qui vient de subir l'une des pires choses de l'existence, la perte d'un enfant, Vicky (Evgenia Dodina), la mère et Eyal (Shai Avivi), le père, vont appréhender cet événement tragique de manière différente.Le deuil dans la tradition juive s'appelle la Shiv’ah, une période de deuil de sept jours observée par sept catégories de personnes (père, mère, fils, fille, frère, sœur, conjoint) pendant une semaine à dater du décès de la personne.Une fois la shiv'ah achevée, la vie des endeuillés doit reprendre son cours, Vicky reprend ses taches quotidiennes et son métier de professeur tandis que Eyal décide d’appréhender la suite de façon totalement différente, il ne veut pas reprendre une vie normale, pour revivre, il décide de faire ce qui lui plait, avec un ami de son fils il s'évade de ce moment tragique pour enfin vivre pour la mémoire de son fils.Le cinéaste Asaph Polonsky installe son histoire en Israël, un choix somme tout logique au vu de la tradition forte de la Shiv’ah en Israël.La perte d'un enfant est la pire chose qui puisse arriver pour des parents, un sujet difficile à traiter sans tomber dans le mélodrame, pour son tout premier long métrage, Asaph Polonsky ne choisit pas la facilité mais il relève le défi haut la main.Il met en scène un couple israélien tout ce qu'il y a de plus ordinaire aux réactions totalement opposés et donc très crédible, Vicky choisit de se replonger dans une vie normale pour faire le deuil de son fils, Eyal a une réaction totalement différente puisqu'il ne souhaite pas reprendre une existence normale après cette tragédie, pour lui le deuil semble impossible tant l'absence est grande.Il va alors se révolter contre tout le monde à commencer par ses voisins qu'il n'a jamais supporté, mais chose surprenante, il va se lier d'amitié avec le fils de ces derniers, Zooler (Tomer Capon), qui était l'ami de son défunt fils.

Cette rencontre va donner lieu à un duo pour le moins surprenant, ensemble ils vont à leurs manières effectuer leur deuil, un deuil à base de marijuana, de sushis, de rire et de pétage de plomb, sa femme dans un premier temps ne comprend pas ce qui arrive à son mari, néanmoins elle fait preuve de compréhension.Le réalisateur décide de traiter ce sujet terrible, non pas par les pleurs mais par les rires, un parti pris intéressant exorcises la tragédie pour faire naître de nouveau le bonheur et vivre à nouveau, Asaph Polonsky est né à Washington D.C en 1983 mais a grandi en Israël, alors qu'il a vingt cinq ans il réalise en 2008 son premier court métrage intitulé Ritch-Ratch (Zipper), il récidive deux ans après avec In Bed at 10 PM puis Samnang en 2013.Une semaine et un jour a reçu de nombreux prix dont quatre au Festival international du film de Jérusalem, ceux de meilleur premier film et meilleur scénario, Asaph Polonsky a également été récompensé lors de la Semaine Internationale de la Critique au du Festival de Cannes, en remportant le Prix Fondation Gan à la Diffusion.Avec Une semaine et un jour, Asaph Polonsky traite le deuil avec un regard intéressant, ne voulant jamais sombrer dans la tragédie pour se protéger des larmes, le cinéaste opte pour l'humour, un humour qui tranche avec la situation mais est un exutoire pour le personnage de Eyal magistralement interprété par Shai Avivi, un acteur qui a joué dans de nombreuses séries mais a également joué dans des films comme Adama mon kibboutz, Épilogue et Atomic Falafel.Il interprète parfaitement son personnage, un personnage à la fois drôle et émouvant, il provoque le rire avec des scènes délirantes et les larmes avec la tragédie qu'il vit, sa partenaire à l'écran n'est autre que Evgenia Dodina, actrice entre autres d'Invisible, L'attentat, Past Life et Vierges, les deux comédiens s'accorde parfaitement, le caractère de Vicky tempère celui de Eyal, un couple qui traverse la période la plus difficile de sa vie.Une semaine et un jour est un film déstabilisant, en évoquant le deuil le spectateur s’attend à un film dramatique sauf qu'ici il n'en est rien, moments totalement délirants et rires sont au rendez-vous, scénario solide, dialogues savoureux, casting parfait, Une semaine et un jour est une comédie bouleversante sur un thème qui l'est tout autant. Une semaine et un jour est un film sur la vie, une vie où rayonne la joie de vivre, la mort fait évidemment partie de la vie mais ce moment traumatique ne doit pas prendre le pas sur la joie, c'est en cela qu'Asaph Polonsky réussit son pari, il réalise une oeuvre forte qui combat la mort par le rire.

Une oeuvre touchante

Synopsis :

La famille Spivak vient de subir l'une des pires choses de l'existence, la perte d'un enfant, Vicky, la mère et Eyal, le père, vont appréhender cet événement tragique de manière différente.

Anecdotes :

Tout comme la réalisation, le scénario est signé par Asaph Polonsky.

Vous avez pu voir Tomer Capon dans la saison 1 de la série Fauda.

Avec 7 nominations aux Ophirs (l'équivalent des Oscars en Israel), le film est repartie avec le prix du meilleur second rôle pour Tomer Kapon.

Une semaine et un jour a été présenté le 10 juillet 2016 lors du Festival du film de Jérusalem.