[CRITIQUE] : Chez Moi

[CRITIQUE] : Chez Moi

Réalisateurs : David et Alex Pastor

Acteurs : Javier Gutiérrez, Mario Casas, Bruna Cusí, Ruth Díaz,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller, Drame
Nationalité : Espagnol
Durée : 1h43min

Synopsis :

Quand un publicitaire au chômage décide d’espionner les nouveaux occupants de son ancien domicile, la situation tourne vite au cauchemar.

Critique :

S’appuyant sur de nombreux films du genre, #ChezMoi dévoile son intrigue d’une manière linéaire, sans grande surprise. Il est toutefois sauvé par des interprétations impeccables et par sa noirceur psychologique qui, heureusement, ne le quitte pas jusqu’à sa fin. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/L53N2TU87w— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 25, 2020

Décidément, Netflix a ajusté ses sorties pour coller à l’actualité. Après La Plateforme, film horrifique espagnol, sur des détenus enfermés dans une drôle de prison, Chez Moi des frères Pastor est disponible depuis le 25 mars. Thriller psychologique espagnol, le titre a tout l’air de définir les journées de ceux et celles confinés en ce moment. Il n’en ai rien, le personnage principal veut à tout prix retrouver son chez-lui qu’il a dû vendre, faute d’argent. Après Infectés en 2010 (qui lui parlait d’une maladie virale mortelle) et Les derniers jours en 2013 (sur une étrange épidémie d’agoraphobie), David et Alex Pastor nous reviennent avec une histoire sordide, sur un homme qui perd pied, prêt à tout pour retrouver la classe sociale perdue depuis qu’il est au chômage.


[CRITIQUE] : Chez Moi

Copyright Quim Vives/Netflix


Une famille parfaite, une maison spacieuse qui respire le luxe, tout est trop propre, trop beau pour être vrai. Parce que tout ceci est une pub, qu’a crée Javier (Javier Guttiérez), publiciste de quarante ans, dans les années 90’s. Il la présente, ainsi que d’autres maquettes sur ce qui apparaît comme un entretien d’embauche...qui se passe mal. Au chômage depuis un an, son CV qui est pourtant fourni n’impressionne pas les recruteurs en face de lui, bien plus jeune. De visu, il a pourtant, comme dans sa publicité, tout pour être heureux. Un appartement de luxe, une voiture de luxe, femme et enfant qui le soutiennent dans sa recherche de travail. Mais, donner le change ne suffit pas et l’argent pour garder tout ceci finit par manquer. La petite famille doit déménager dans un appartement plus modeste, dans un quartier populaire. Plus d’école privé pour son fils, il ira désormais à l’école publique. Et sa femme, Marga (Ruth Díaz), vient de trouver un boulot dans un magasin de prêt-à-porter. Ils survivent, mais tout ceci ne convient pas à Javier, qui ne supporte pas cette descente sociale. 


[CRITIQUE] : Chez Moi

Copyright Quim Vives/Netflix


Chez Moi (Hogar en VO) porte bien son nom, car Javier retrouve un trousseau de clef appartenant à son ancien domicile et décide d’y faire un tour pendant l’absence des nouveaux propriétaires. Il y découvre une famille comme la sienne. Il commence à être dégouté par sa femme, qui sent maintenant la javel en rentrant, son fils est moqué par ses nouveaux camarades sur son surpoids. Alors que l’autre famille est parfaite. Une femme aimante, un mari riche, une petite fille future gymnaste. Il se rend à son ancien appartement souvent, fouille dans leurs affaires et découvre leur petit secret. Cette famille est loin d’être parfaite en fin de compte. Javier délaisse de plus en plus sa famille, fomente un plan en utilisant leurs points faible, pour récupérer ce qu’il pense lui appartenir. 

[CRITIQUE] : Chez Moi

Copyright Quim Vives/Netflix

Le cinéma espagnol regorge de thriller espagnol, ces films qui tend un piège à de pauvres personnages, sans rien pouvoir y faire. Javier a goûté à un certain niveau social et ne supporte pas la désillusion. Alors que les publicités nous abreuvent de modèle de perfection à atteindre, de produit à acheter pour prouver notre valeur, Javier qui lui se sentait à l’abris, travaillant dans ce milieu, voit qu’il a lui aussi pris le vice. Il est presque impossible de laisser tomber ses privilèges, surtout quand ceux-ci nous sont octroyés trop facilement, pendant trop longtemps. Chez Moi en est le parfait exemple. Au lieu de se démener à trouver sa propre solution et de se serrer les coudes avec Marga, Javier préfère faire payer à ceux qui ont de la chance, et prendre tout ce qu’ils ont. Malheureusement, le long-métrage, malgré sa tension palpable nous paraît un peu sage. On pourrait dire, presque paresseux. Il ne propose rien de neuf, tout en tenant pourtant parfaitement la route, dans sa construction scénaristique. Mais le trop plein de film psychologique fait que nous avons un impression de "déjà-vu" tenace.


[CRITIQUE] : Chez Moi

Copyright Quim Vives/Netflix

S’appuyant sur de nombreux films de ce genre, Chez Moi dévoile son intrigue d’une manière linéaire, sans grande surprise. Le film est sauvé par des interprétations impeccables, plus particulièrement celle de Javier Gutiérrez, et par sa noirceur psychologique, qui heureusement ne quitte pas le scénario, jusqu’à sa toute fin.


Laura Enjolvy 


[CRITIQUE] : Chez Moi