[C’ÉTAIT DANS TA TV] : #8. Caraïbes Offshore

Par Fuckcinephiles

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Avant de devenir des cinéphiles plus ou moins en puissance, nous avons tous été biberonnés par nos chères télévisions, de loin les baby-sitter les plus fidèles que nous ayons connus (merci maman, merci papa).
Des dessins animés gentiment débiles aux mangas violents (... dixit Ségolène Royal), des teens shows cucul la praline aux dramas passionnants, en passant par les sitcoms hilarants ou encore les mini-séries occasionnelles, la Fucking Team reviendra sur tout ce qui a fait la télé pour elle, puisera dans sa nostalgie et ses souvenirs, et dégainera sa plume aussi vite que sa télécommande.
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#8. Caraïbes Offshores / Thunder in Paradise (1994)

Fin des 80's - milieu des 90's, la Hulkamania est à son apogée et le catch professionnel commence méchamment à se vendre à l'international et à exploser, en grande partie grâce à la savoureuse guerre entre la WWF (qui deviendra peu après la WWE) et la WCW, initiée par le passage d'un camp à l'autre de la plus populaire des figures du business, Hulk Hogan; dont la traîtrise aura été ce qui pouvait arriver de mieux à ce sport spectacle.

C'était donc la période idéale pour le bonhomme de capitaliser un maximum sur sa propre hype " catch-esque " sur un petit écran qu'il squatte déjà tous les lundis soirs (les fameux " Monday Night Wars, entre WWF Raw et WCW Nitro), lui qui avait déjà " joué " les comédiens sur grand écran dans Rocky III - l'Oeil du Tigre de Sylvester Stallone, dans lequel il campait un catcheur, mais aussi dans le pitoyable - mais jouissif - No Holds Barred (produit pour sa propre personne et son propre culte par la WWF), ou il incarnait... un catcheur.
Tranchant un brin avec les habitudes donc, la série Thunder in Paradise - Caraïbes Offshore par chez nous -, produite par ses soins et les producteurs de Baywatch, ne le montrera plus entre les cordes mais bien dans un tout autre rôle usant tout de même habilement, de son physique avantageux : un ancien Navy Seal (comme John Cena pour son premier rôle d'envergure, ou il campait un marines dans The Marine, tout est toujours très simple avec les catcheurs)
Sorte de mélange hybride entre Supercopter, Magnum et Alerte à Malibu, on y suit donc les aléas de Randolph J. " Hurricane " Spencer et de son coéquipier Martin " Bru " Brubaker, deux anciens des forces spéciales de la Navy qui ont mis au point un bolide des mers surpuissant, baptisé Thunder.
Depuis le refus du gouvernement d’en développer la production, le seul exemplaire du bateau futuriste est l’arme redoutable d’Hurricane et Martin pour faire justice dans les eaux de la Floride.

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Au Paradise Beach Hotel (en réalité, le Grand Floridian Resort and Spa de Walt Disney World Resort), leur QG, ils y retrouvent toujours la jolie Kelly - qui plaît désespérément à Bru -, l’oncle Edward (la légende Patrick McNee, dans l'un de ses derniers rôles) ou la petite Jessica, la fille adoptive du géant à moustaches...

Que dire de plus à son sujet, à part le fait qu'elle est une série dans la droite lignée de ses illustres aînés, à savoir limitée comme ce n'est pas permis, s'articulant autour du concept commun aux gros networks du un épisode : une enquête, souvent WTF-esque et kitsch comme rarement à pu l'être.
Le pire dans tout ça, c'est qu'elle a su se forger une place dans la mémoire des seriephiles aussi bien parce qu'elle était d'une effarante nullité - donc incroyablement géniale -, mais surtout parce qu'elle avait un capital jouissif imposant, avec son action involontairement cartoonesque et son jeu d'acteur férocement exagéré (les comédiens étant TOUS au premier degré, ce qui rend la chose encore plus savoureuse).
Et c'est bien là que réside tout son charme, dans son accumulation de tares incroyables couplés à de vrais fantasmes de gosses : Hogan a tout du papa génial en mode G.I. Joe, avec qui nous risquons absolument rien, et son bateau, sorte de mix marin de Kit de K-2000, de la moto supersonique de Tonnerre Mécanique et de l'hélicoptère militaire unique de Supercopter, est juste génial (on a tous voulu l'avoir).
Ridicule à ses dépends (que dire de ses guests de luxe, tous des lutteurs au jeu poliment douteux...), jouissive quand on la regarde avec les yeux d'un gosse de six ans - comme nous -, diffusé à l'arrache par m6 à l'époque (une poignée d'épisodes sur les 22 de son unique saison) et porté par le meilleur générique TV de l'histoire (" Thhuuuuunnnnnddddeeeeeeeerrrrrr, Thuuuunnnnndddddeeeeeeeeeerrrrr in Paradise "); Caraïbes Offshore n'a pas marqué la télévision US - et le mot est faible -, mais elle a marqué tous les mômes des 90's biberonnés à l'action régressive et aux héros bigger than life.
Et Hulk Hogan avec ses gros biscottos, en était clairement un.


Jonathan Chevrier