1917

Par Dukefleed
Au cœur des tranchées
Deux jeunes soldats alliés ont 24 heures pour franchir les lignes allemandes et avertir une compagnie d’un piège de l’armée ennemie pouvant mettre en péril les 1600 soldats.Sam Mendes, pour mettre en image les souvenirs de guerre de son grand père, choisit un dispositif en vogue dans le cinéma US, le plan séquence ; ou plutôt les plans séquences, car ce n’est ici qu’une illusion d’unicité. Et la prouesse technique poussée à son paroxysme aboutirait à un film de 24 heures ; déjà que sur 2 heures, on assiste à des baisses d’intensité, alors imaginez… Pour tenir sa promesse, il insère une seule ellipse, assez maline, à mi-parcours. J’adore la virtuosité des plans séquences avec ces caméras hyper mobiles qui offrent une vraie immersion dans l’horreur des tranchées lors des premières minutes ; surtout que Mendes parvient à mixer regard objectif et subjectif dans un même mouvement. Cependant les ellipses font aussi partie du cinéma. Les jeunes vont kiffer cette expérience de plonger au plus près du réel type « Call of duty » ; car ce film tient autant du jeu vidéo que du cinéma. Subjuguer dans un premier temps et sur certaines scènes jalonnant le film ; le scénario nous ramène ensuite sur un film assez quelconque avec des personnages creux, des scènes oniriques très US et une carence sidérante de point de vue. Le parallèle avec le Ryan de Spielberg est donc complet ; chez l’un et l’autre, l’intérêt unique du film est la plongée au plus près des acteurs d’un conflit ; mais ici on n’est à des années-lumière du brûlot livrée par Kubrick avec « Les sentiers de la gloire » sur l’inhumanité du premier conflit mondial. Un bon moment de cinéma mais pas un très grand film ; d’autant que pour voir une prouesse technique sans esbroufe en plan séquence, il faut voir « Victoria » et non « 1917 ».
Sorti en 2020
Ma note: 13/20