[CRITIQUE] : The Gentlemen

[CRITIQUE] : The Gentlemen
Réalisateur : Guy Ritchie
Acteurs : Matthew McConaughey, Hugh Grant, Charlie Hunnam, Michelle Dockery, Henry Golding, Eddie Marsan, Colin Farrell,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Policier, Action, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.
Synopsis :
Quand Mickey Pearson, baron de la drogue à Londres, laisse entendre qu’il pourrait se retirer du marché, il déclenche une guerre explosive : la capitale anglaise devient le théâtre de tous les chantages, complots, trahisons, corruptions et enlèvements… Dans cette jungle où l’on ne distingue plus ses alliés de ses ennemis, il n’y a de la place que pour un seul roi !



Critique :

Cuvée " Guy Ritchienne " aussi familière et testostéronée que solidement charpentée et mature, #TheGentlemen marque un vrai retour aux sources réussi pour le papa de #Snatch, et incarne un pur gangster movie foutraque, méta, volubile et cartoonesque qui fout une banane d'enfer. pic.twitter.com/p7iUXccTDu— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 5, 2020

Si ses meilleurs efforts sont clairement derrière lui, et qu'il est évident qu'il en a parfaitement conscience, ce bon vieux Guy Ritchie continue tranquillement son petit bout de chemin caméra au poing, avec l'idée de se faire autant plaisir que d'en donner à son auditoire.
Si l'on a pas forcément adhéré à son live-action Aladdin pour Disney, qui ne recelle pas une once de son style et de sa folie visuelle (assez logique quand on dirige un blockbuster friqué pour la firme aux grandes oreilles) même s'il est honnêtement emballé, gageons que son nouveau long lui, avait tout sur le papier pour nous réconcilier avec le bonhomme et encore plus, pour qu'il se réconcilie lui-même avec un mojo de plus en plus déclinant : The Gentlemen, pur gangster movie façon comédie d'action fleurant bon la Guinness et le F*ck bien gras, au casting vedette absolument dingue (Matthew McConaughey, Hugh Grant, Charlie Hunnam, Michelle Dockery, Henry Golding, Eddie Marsan et Colin Farrell).

[CRITIQUE] : The Gentlemen
Vrai retour marqué - et sincèrement génial - à ses racines londoniennes, tout en ayant la limpidité et la fanfaronnade so Hollywoodienne qu'il a emmagasiné durant ses deux décennies outre-Atlantique, la péloche suit les péripéties criminelles de Michael " Mickey " Pearson, un expatrié américain extrêmement impitoyable qui a découvert sa véritable vocation de baron de drogue pendant ses études à Oxford.
Pendant vingt ans, Pearson a construit un empire de marijuana à l'échelle nationale en concluant des accords privés lucratifs avec des aristocrates britanniques appauvris, complétant leur fortune familiale en échange de la dissimulation de ses vastes plantations de cannabis sur leurs propriétés de campagne.
Un mini Pablo Escobar au service de sa Majesté, en somme
Maintenant un homme d'affaires bien nanti, mari d'âge moyen et bien connecté autant dans la société qu'il entoure que dans " l'industrie " qu'il domine, le bonhomme a soif d'une vie tranquille et prévoit clairement de s'offrir une retraite anticipée, en vendant son vaste empire.
Le hic, c'est que la revente ne se passe pas forcément sous les meilleurs ospices et provoque un bordel pas possible dans la capitale anglaise...

[CRITIQUE] : The Gentlemen
Il y a un petit côté étonnamment mature à la vision de ce Ritchie nouveau, une cuvée aussi familière et drôle que solidement charpenté, entre lignes spirituelles et envolées de violence toujours pregnantes, à la différence que celles-ci, essentielles, se retrouvent cette fois plus hors-champ (et avec un nombre de victimes assez bas), tout comme les saillies comiques s'en retrouvent moins machiste - même si toujours grossières, et heureusement.
Même en zone de confort, le cinéaste se renouvelle avec The Gentlemen, revisite sa vision fantasmagorique de sa chère Angleterre dans un pur délire cartoonesque où les classes supérieures anglaises vendent le vice sans le mondre remords et même avec une satisfaction incroyable.
Mais un film de Guy Ritchie reste un film de Guy Ritchie : la bande originale, entre tubes old school populaires et titres plus récents, a toujours une place primordiale, le montage est toujours aussi frénétique, le script est toujours aussi savoureusement volubile et un brin référencé (ce qui le rapproche une fois n'est pas coutume, de son cousin ricain Quentin Tarantino), et sa direction d'acteurs est toujours sensationnelle.

[CRITIQUE] : The Gentlemen
Si tout le monde est clairement au diapason, d'un Hunnam en caméra connue à un McConaughey tout en coolitude incarné, on retiendra avant tout et surtout la prestation de Hugh Grant, désopilant en enquêteur privé on ne peut plus louche, au look aussi salement atypique que son accent, qui semble peu à peu prendre le pas de la légende Michael Caine (et c'est clairement un compliment).
Son talent comique et un tantinet méta (son personnage fait son beurre en déterrant les cadavres de la haute bourgeoisie pour en abreuver les tabloïds, lui qui dans la vraie vie, s'est toujours battus contre les journaux chassant les potins), n'ont jamais été aussi bien mis en valeurs, et son duo avec Ritchie - déjà entamé avec The Man From U.N.C.L.E. - est le petit miracle parfait dont sa carrière avait cruellement besoin.
Il est l'une des valeurs sûres évidentes de cette belle comédie de caractère fiable et joyeuse, un solide gangster movie qui est peut-être bien le meilleur film du cinéaste depuis Snatch.
Continue de tourner à la maison Guy, vraiment.
Jonathan Chevrier

[CRITIQUE] : The Gentlemen