Joseph campbell : mythes & conscience

La conscience et les mythes ont toujours été d’importance pour Joseph Campbell. Comment concevait-il la conscience ?

Il prend l’exemple de l’héliotropisme positif qui consiste en une réaction d’orientation d’un végétal ou d’un animal en direction de la lumière solaire. Pour Campbell, c’est une forme de conscience. Selon lui, il existe une forme de conscience végétale comme animale.

Nous partageons des choses similaires lorsque notre organisme sait comment réagir lorsque nous nous nourrissons par exemple. Joseph Campbell pensait que le monde est conscience, que les choses de la nature possédaient différentes consciences se rapportant à elles-mêmes.

L’hypothèse Gaïa

Cette hypothèse controversée met en avant la Mère Nature comme un organisme vivant qui assurerait l’autorégulation de ses composants afin de favoriser la vie.
Pour Campbell, il suffit de penser notre rapport à la terre non plus comme des êtres jetés au monde de l’extérieur de celui-ci plutôt que nous sommes issus de ce monde, que nous sommes la conscience de ce monde, ses yeux, sa voix.

La vie serait une incessante méditation. Souvent involontaire. Si nous sommes préoccupés par l’argent, c’est une forme de méditation, de réflexion sur la façon d’en gagner et de le dépenser. Faire vivre décemment sa famille est aussi une préoccupation majeure. Campbell ne nie pas l’importance de ces pensées. Bien au contraire.

Mais ce sont des questions qui emplissent toute notre pensée et qui occultent la dimension spirituelle. Selon Joseph Campbell, il serait nécessaire de renouer avec la spiritualité afin de pouvoir la transmettre à nos enfants.

Élever notre conscience consiste à se rapprocher de nos mythes. Car les mythes ont ce pouvoir de nous emmener vers un niveau de conscience spirituel.

Ce que Campbell explique est qu’il suffit parfois de quitter la rue grouillante et ses commerces et de pénétrer dans une église par exemple pour ressentir soudain ce mystère étrange et spirituel.
Le mystère de la Croix, les vitraux qui couvrent le lieu d’une atmosphère autre.

En pénétrant dans ce lieu, sa conscience du monde s’est élevée. Ce n’est pas tant une illumination qu’une prise de conscience que l’on peut poser un regard différent sur le monde.
Et pour continuer cette impression lorsque notre vie nous ramène dans le monde d’en-bas, alors il y a certaines prières, méditations ou mantras dans l’hindouisme ou le bouddhisme, par exemple.

Comme l’expliquait Mircea Eliade, les rituels sont ce moyen qui nous permettent de maintenir notre conscience à un niveau plus élevé que notre réalité quotidienne, plus terre-à-terre.

Le progrès et les mythes

Nul doute que le progrès a grandement facilité nos vies. Comment peuvent alors s’accorder de nouveaux mythes ?

Pour Joseph Campbell, quelque chose pourrait se produire. On ne peut prédire ce qu’un mythe pourrait devenir. On ne sait pas plus de quoi nous rêverons la nuit prochaine. Mythes et rêves prennent naissance dans le même lieu.

Ils se fondent sur des choses qui leur préexistent et qui doivent trouver à s’exprimer sous une forme symbolique. Et pour Campbell, le seul mythe qui doit être pensé actuellement pour notre futur immédiat est celui qui parlera de notre planète.

On ne se préoccupe plus de la cité ni des gens qui l’habitent. Mais de la planète toute entière et de l’humanité qui la peuple. Voyez l’avenir des mythes pour Campbell. Ils ne seront pas différents de ce que les anciens mythes nous apportaient. Ils concernent la maturité de l’individu. Et ils décrivent le chemin pédagogique que l’humanité doit arpenter entre la dépendance, l’âge adulte et enfin la maturité.

Le bout du chemin, c’est l’exit et le passage d’un seuil. Ces nouveaux mythes établiront notre rapport à la société et le rapport de la société à la nature et à l’univers.
Les mythes n’ont jamais parlé d’autres choses. Et les nouveaux mythes continueront sur cette lancée. Seulement, la société dont ils parleront sera planétaire. Et tant que ce n’est pas le cas, nous n’aurons pas de nouveaux mythes.

Car lorsqu’on observe la terre de l’espace, on ne distingue aucune nation, aucun état. La terre n’est pas divisée. Cette terre unie est le symbole d’une nouvelle mythologie. Une seule terre, une seule humanité, voici ce qui sera célébré dans les temps à venir.

LE SUSPENSE EST DANS LA TÊTE DU LECTEUR

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