Les petites robes noires

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Koba Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Les petites robes noires » de Bruce Beresford.

« Soyez heureuse. Toujours. C’est ce qu’il y a de mieux dans la vie »

Sidney, 1959. Au deuxième étage du grand magasin F.G. Goode’s, des jeunes femmes vêtues de petites robes noires s’agitent avant le rush de Noël. Parmi elles, Fay, à la recherche du grand amour ; l’exubérante Magda, une Slovène qui règne sur les prestigieux Modèles Haute Couture ; Lisa qui attend ses résultats d’entrée à l’université. Dans le secret d’une cabine d’essayage ou le temps d’un achat, les langues se délient, les vies et les rêves des vendeuses…

« Quand on a quelque chose d’inhabituel il faut apprendre à l’assumer »

Figure du renouveau du cinéma australien des années 70, aux côtés notamment de ses collègues Peter Weir (« Pique-nique à Hanging rock », « La dernière vague », « Gallipoli ») ou George Miller (« Mad Max », « L’homme de la rivière d’argent »), Bruce Beresford se fait surtout connaitre à l’international lorsqu’il tente l’aventure hollywoodienne au début des années 80. A son actif, on compte quelques films à succès comme « Héros ou salopards » (1980), « Tendre bonheur » (1983) ou encore « Miss Daisy et son chauffeur » (1989) qui ont tous concouru aux Oscars. Mais alors que sa carrière américaine décline quelque peu au milieu des années 90, Beresford repart dans son Australie natale où il continue de tourner régulièrement de façon plus confidentielle, se contentant en Europe du moins de sorties Direct-to-video (« Peace, love and misunderstanding », 2011 avec Jane Fonda).  Après une parenthèse de près de dix années à travailler pour la télévision, il nous revient en 2018 avec « Les petites robes noires », adaptation du roman éponyme de Madeleine St John.

« Une fille intelligente, c’est une chose merveilleuse ! Surtout, il faut que vous alliez à l’université et ne laissez personne vous dicter votre vie »

Les « Petites robes noires », ce sont les vendeuses de Goode’s, mythique établissement de luxe de la ville de Sydney qui pourrait être l’équivalant des grandes galeries parisiennes. Un groupe de jeunes femmes dynamiques qui représentent une certaine forme d’élégance et de féminité dans cette Australie encore un peu brut de décoffrage de la fin des années 50. De quoi broder autour de quatre d’entre elles un film choral permettant d’esquisser un portrait de la société australienne d’alors. A travers les inquiétudes et les aspirations de quatre de ces vendeuses, Beresford nous présente ainsi les dilemmes de cette société australienne tiraillée entre conservatisme et désir de modernité. Avec en creux, notamment la question de l’émancipation des femmes (qui souhaitent pouvoir faire des études ou s’épanouir professionnellement) et celle du racisme, à travers l’accueil assez froid réservé aux « nouveaux australiens », à savoir les nombreux immigrés arrivés depuis la fin de la Seconde guerre mondiale en provenance d’Europe centrale et de l’est et qui ne correspondent alors pas tellement aux « standards » ordinaires de l’australien moyen. S’il est parfois très caricatural, le film offre cependant quatre jolis portraits de femmes battantes et bien décidées à (re)prendre leur vie en main. Tout juste regrettera-t-on que le manque de réels enjeux dramatiques qui aurait apporté un peu plus de souffle à cette fresque gentillette au charme un peu désuet. Un film plutôt plaisant  donc, à prendre pour ce qu’il est, c’est-à-dire une sorte de téléfilm de luxe au casting assez accrocheur (Julia Ormond, Rachel Taylor et même Vincent Perez !).

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Le DVD : Le film est présenté en version française (5.1), sans sous-titrage. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

Edité par Koba Films, « Les petites robes noires » est disponible en DVD depuis le 4 décembre 2019.

Le site Internet de Koba Films est ici. Sa page Facebook est ici.