[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #76. Semaine du 5 au 11 janvier 2020

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 5 Janvier au 11 Janvier


Dimanche 5 Janvier. 

Les Tontons Flingueurs de Georges Lautner sur France 2.
Propriétaire d'une petite usine de tracteurs, Fernand Naudin mène une vie tranquille et sans histoire quand un télégramme l'appelle à Paris. Il arrive à temps pour recueillir le dernier soupir d'un ami de jeunesse, Louis dit « le Mexicain », qui lui confie ses affaires louches en même temps que la garde de sa fille Patricia. Et les ennuis commencent...
Cette parodie du film noir a depuis longtemps dépassé le simple carcan cinématographique pour se faire une place au panthéon des œuvres cultes, quasi intouchables. Un classique dans le sens le plus noble du terme dont il est difficile de parler, car, en matière de pur cinéma le film fait le boulot sans réel éclat, sa force vient d’ailleurs. Les Tontons Flingueurs est une œuvre de dialogue, Michel Audiard signe ici un bijou d’écriture, car, les échanges entre ce casting aux petits oignons ne sont pas juste drôles, ils sont hilarants, jonchés de punchlines qui se sont implantés dans l’esprit collectif. Un art, que la comédie française d’aujourd’hui, semble avoir délaissé, même s’il subsiste quelques héritiers de cette époque.
Mais aussi...France 4 propose Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh. C’est sous le prisme de l’intime que le réalisateur tient à montrer le génie Hawking, faisant de sa romance avec Jane Wilde notre ancrage émotionnel. Dès lors, les drames nous assaillant, nos cœurs sensibles — le mien l’est — se laissent emporter par ce portrait qui tend à montrer que l’amour est une force incommensurable. Ainsi, même dans les pires moments l’espoir est permis, que le rire est autorisé et qu’il agit même comme un baume pour nos blessures.


Lundi 6 Janvier. 

Thelma & Louise de Ridley Scott sur Cherie25.
Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une existence monotone l'une avec son mari, l'autre avec son petit ami, décide de s'offrir un weekend sur les routes magnifiques de l'Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un évènement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies.
1991. Sur le parking d’une boite de nuit, Thelma se fait agresser par un homme ayant du mal avec le mot « non », Louise arrive, et l’abat d’une balle en pleine poitrine. La résonance, en 2020, de cette œuvre est indéniable, dans un monde post MeToo, Thelma & Louise incarne – toujours – un cri de rage, celui de cette violence, mais au-delà de cela, celui des carcans, de la « normalité ». Le cinéaste livre ici une véritable œuvre d’émancipation, exaltante, où ces femmes viennent conquérir un territoire si masculin, celui des grands espaces, terres des westerns dont elles s’approprient le décor dans une ode à la solidarité féminine, qui dans un ultime plan se suspend pour se fixer dans l’éternité.
Mais aussi...W9 propose Forrest Gump de Robert Zemeckis. Ambitieux dans sa forme autant que dans son fond, le long-métrage bénéficie d’une sublime interprétation de la part de Tom Hanks et de la puissance visuelle du cinéaste. Bien loin de l’aspect film guimauve, Zemeckis observe une société qui évolue autour de son personnage avec autant de tendresse que d’horreur, il y montre une époque allant trop vite ou le futile l’emporte sur le nécessaire.


Mardi 7 Janvier. 

V pour vendetta de James McTeigue sur TF1SeriesFilms.
À Londres, dans un futur proche, Evey appartient à la masse passive de la population soumise à la dictature imposée par le redoutable Sutler. Une nuit, alors que, dans une rue déserte, trois membres de la police secrète sont sur le point de la violer, elle est secourue par un mystérieux personnage masqué.
Derrière cette œuvre signée James McTeigue, se cache, au scénario, les sœurs Wachowski. Une présence qui va tout au long du long-métrage devenir de plus en plus explicite, tant le film brasse leurs propres thématiques. Mais, V Pour Vendetta est aussi, et avant tout, un roman graphique d’Alan Moore, dont l’esprit est ici restitué avec brio tout en prenant quelques libertés. Car le cinéaste et ses acolytes tiennent a imbibés l’oeuvre des traumas de son époque – le 11 Septembre – lui donnant ainsi une forte résonance politique, le tout emballé dans un écrin gothique aussi divertissant qu’intelligent, subversif et hanté, shakespearien, oui, mais avant tout, wachowskien.

Thibaut