[CRITIQUE] : L’Art du Mensonge

[CRITIQUE] : L’Art du MensongeRéalisateur : Bill Condon
Acteurs : Ian McKellen, Helen Mirren, Jim Carter, Russell Tovey,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain, Canadien.
Durée : 1h50min
Synopsis :
Escroc professionnel, Roy Courtnay a déjà en vue sa prochaine cible : Betty McLeish, récemment devenue veuve, dont la fortune s'élève à des millions de dollars. Dès la première rencontre entre Roy et Betty, l'arnaqueur commence par faire son numéro bien rodé de manipulateur et la veuve, visiblement séduite, semble facile à duper. Mais cette fois, ce qui avait l'air d'une simple arnaque prend l'allure d'un jeu du chat et de la souris aux enjeux de grande ampleur. Tandis que Roy et Betty découvrent des supercheries bien plus insidieuses, les voilà qui plongent dans un monde de dangers, de complots et de trahisons...


Critique :

Film d'arnaque du troisième âge sympathique mais caricatural et cousu de fil blanc, #LArtduMensonge ne ment jamais sur la marchandise et se regarde aussi vite qu'il sera oublié par un spectateur qui n'aura uniquement d'yeux que pour son irrésistible duo vedette Mirren/McKellen pic.twitter.com/HYbE3DxwHR— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) January 1, 2020

Même si Bill Condon a un nom de famille qui se rapporte littéralement, pour nos amis québécois, au coït (cf : son nom veut dire capote), son cinéma lui, n'a malheureusement rien de bandant, tant est si bien que l'on pourrait même affirmer qu'il est aussi excitant que l'encéphalogramme d'une grenouille.
Un comble, surtout pour un bonhomme ayant été chargé de mettre en images les émois d'adolescents suceurs de sang aux hormones clairement en ébullition (les deux derniers Twilight).
Difficile d'être un tantinet intrigué par son nouveau passage derrière la caméra donc, L'Art du Mensonge, adaptation du roman éponyme de Nicholas Searle (articulé autour du jeu dangereux du chat et de la souris entre un escroc professionnel, Roy Courtnay, et une jeune veuve ultra friquée, Betty McLeish), et pour lequel il convoque le couple de légendes Helen Mirren et Ian McKellen - qui le retrouve pour la quatrième fois -, toujours présents pour cabotiner un brin (comprendre : gratter un joli chèque) dans des petites péloches oubliables.

[CRITIQUE] : L’Art du Mensonge
Une remarque qui n'est pas qu'une petite crotte de nez jetée avec humour par un cinéphile cherchant la punchline facile (on les adore, vraiment), mais bien une douloureuse réalité tant leurs carrières sur les deux dernières décennies, comptent bien trop de films indignes de leurs immenses talents.
Mauvaise pioche finalement, car même si le film se perd, volontairement ou non, dans les méandres d'une intrigue à tiroirs alignant plus de trahisons et de twists éventés qu'un wannabe Shyamalan éjaculateur précoce (décidemment, Condon nous inspire plus qu'il n'inspire lui-même son oeuvre...), c'est justement l'alliance inédite entre les deux (beaux) dinosaures britanniques qui fait le sel de ce drame à l'ancienne, rythmé comme une course de déambulateurs et interprété en charentaise par le savoureux tandem.
Tellement enthousiaste qu'il masque la moindre de ses incohérences par une pirouette grosse comme une montgolfière, The Good Liar déroule sa prévisible intrigue telle une course dont on connait tous les virages jusqu'à la ligne d'arrivée (ça se rêve comme du John Le Carré, s'en jamais s'en donné les moyens), mais s'avère un matériau suffisamment mûr sur la durée pour que Mirren et McKellen, dans une forme éclatante, savourent chaque nuance de leurs personnages et chaque instant passé à l'écran, à tel point que le temps paraît foutrement long quand on ne les y voit plus (même si Jim " Downton Abbey " Carter fait joliment le job), la faute souvent, à des flashbacks plombant et dispensables.

[CRITIQUE] : L’Art du Mensonge
Film d'arnaque du troisième âge sympathique mais caricatural et cousu de fil blanc, L'Art du Mensonge ne ment jamais sur la marchandise (en est-il seulement capable ?) et se regarde aussi vite qu'il sera oublié par un spectateur qui n'aura uniquement d'yeux que pour son irrésistible duo vedette.
C'est maigre, rachitique même (surtout face à la jolie galerie de sorties plaisantes débarquant en salles dans sa foulée), mais ça fait agréablement passer le temps.
Jonathan Chevrier

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