Écrire : quelques habitudes utiles

Par William Potillion @scenarmag

Pour Shonda Rhimes, écrire est comme un exercice physique. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à penser cela. La pratique régulière est la solution qui rend l’envie d’écrire de plus en plus facile.

Cette pratique met l’auteur dans un état d’esprit par lequel écrire n’est plus un moment où il faut se faire violence pour respecter ce désir d’écriture.

La volonté d’écrire devient par la pratique comme une seconde nature, comme un besoin que l’on satisfait et qu’on apprécie. Et mieux encore : plus on pratique et plus on écrit.
Peut-être que nous serons amenés à juger que ce que l’on vient d’écrire n’est pas terrible. Ce n’est pas important car la pratique régulière permet d’éloigner au loin le spectre de la page blanche.

Un rituel

Comme d’autres auteurs, Shonda Rhimes confirme que l’on ne peut écrire convenablement à n’importe quel moment, dans n’importe quelles conditions. Vous devrez trouver le lieu, le temps, votre durée pour écrire.

Elle ajoute cependant que certaines conditions lorsqu’elles sont rencontrées lui permettent d’écrire à n’importe quel endroit et à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit.
Il suffit qu’elle se coiffe d’un casque et écoute la musique qui l’inspire pour que soudain, elle se retrouve avec elle-même et la page qu’elle noircit.

Shonda Rhimes précise néanmoins que la musique n’est pas vraiment la clef de son inspiration. Ce n’est peut-être pas le cas pour tout un chacun mais ce que dit Shonda Rhimes, c’est que cette musique l’isole de son quotidien qui pourrait s’avérer pesant et nuire précisément à son inspiration.

Ce rituel a pour finalité de créer autour de soi comme une sphère en laquelle l’auteur s’isole et qui le protège du monde qui rebondit contre les parois de la sphère. L’esprit ne doit être occupé qu’à écrire et pour Shonda Rhimes, la musique emplit tout l’espace qui pourrait la détourner de l’écriture.

Rhimes insiste sur cette possibilité qui vous est offerte de trouver un moyen (comme ce casque qu’elle se pose sur la tête et qu’elle inonde de musique) pour vous mettre en condition d’écrire.
L’avantage de ce moyen est qu’il vous libère des contraintes de temps et de lieu. Bien sûr, vous ne pourriez bien écrire qu’au petit matin par exemple.

Néanmoins, trouver un moyen pour écrire tout aussi bien ailleurs décuplera votre capacité à écrire.

La chose qui compte avec ce rituel, avec ces quelques habitudes que vous pourriez prendre est de vous mettre dans votre propre espace créatif. Ce rituel vous permet de franchir un seuil entre la réalité du monde extérieur (dont la présence nuit à votre créativité) et à vous faire entrer dans un autre monde comme celui de votre imaginaire par exemple.

Le temps de l’écriture

Au-delà des petites habitudes qui vous mettent en conditions d’écrire, il est important pour Shonda Rhimes (encore une fois, elle n’est pas la seule à penser cela. Il y a donc un fonds de vérité sincère dans ses propos) de vous obliger à écrire régulièrement pendant un temps précis.

Le souci est que ce temps doit vous être réservé et les interruptions sont nombreuses qui viennent perturber votre activité. Se trouver un temps pour écrire n’est jamais facile.

Un autre conseil que Rhimes nous donne. Prévoyez comme avec une liste par exemple les tâches que vous souhaitez accomplir lors d’une séance d’écriture. Vous pourriez d’ailleurs consacrer l’une de ces séances à écrire cette liste de choses à développer dans votre projet d’écriture.
Vous vous apercevrez alors que certaines tâches nécessitent des recherches. Et vous consacrerez alors du temps à ces recherches hors de votre séance d’écriture.

Ce qui importe surtout est que vous ne vous trouviez pas d’excuses pour ne pas avoir à écrire. Si vous préparez à l’avance vos recherches par exemple, vous aurez déjà du matériel lorsque vous vous mettrez à écrire.

Vous ne pourrez pas prendre pour excuse que vous n’avez pas encore l’information dont vous avez besoin. Dans ce cas, ce serait de la procrastination.

Contre la page blanche

Le conseil de Shonda Rhimes contre la page blanche demande juste un effort supplémentaire : travailler sur au moins deux projets à la fois. C’est une façon de dire que la crainte de la page blanche n’est aucunement fondée.

Succomber à la page blanche peut causer de graves dommages à votre créativité. Shonda Rhimes le dit clairement : lorsque vous ne parvenez pas à écrire quelque chose, écrivez quelque chose d’autre. Lorsque votre imaginaire se bloque sur un sujet, il est vain de l’en dissuader. Proposez-lui simplement autre chose.
Si vous travaillez sur une série, par exemple, si un épisode n’aboutit pas, passez à un autre épisode ou bien travaillez sur un autre sujet qui vous tient aussi à cœur. Le principe consiste à éloigner l’idée qui ne se forme décidément pas, de l’oublier jusqu’à ce qu’elle resurgisse dans une nouvelle clarté.

Lorsque vous travaillez sur deux projets à la fois et que vous êtes en train d’écrire une scène, allez jusqu’au bout de cette scène. Ne la laissez pas en plan en espérant qu’en écrivant une autre scène, vous trouverez la solution à la scène en cours. Si vous bloquez, changez de projet et revenez ensuite à la scène en difficulté.

Pour Shonda Rhimes, il est indispensable de finir une scène avant d’en entreprendre une autre. Ne cherchez pas non plus à emprunter ce qui fonctionne chez d’autres auteurs. Ne vous appliquez pas non plus à suivre aveuglément les directives que vous pourriez lire dans tel ou tel manuel d’écriture.
Trouvez simplement ce qui fonctionne pour vous et tenez-vous à cela. Créer n’est pas une science.

EXERCICES POUR UNE HISTOIRE – 2