Revolution (1985) de Hugh Hudson

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après les succès du multi-primé "Les Chariots de Feu" (1982) et du magnifique "Greystoke" (1984) le réalisateur Hugh Hudson est sur le toit du monde. Le drame historique lui ayant plutôt porté chance jusqu'ici le cinéaste explore une nouvelle fois l'Histoire et change d'époques et de costumes pour s'intéresser à la Révolution américaine de 1776-1783 (Tout savoir ICI !). Le scénario est signé de Robert Dillon surtout connu pour avoir signé la suite "French Connection 2" (1975) de John Frankenheimer. le film est produit apr Irwin Winkler alors un des plus puissants de Hollywood après les succès de la saga "Rocky" mais aussi des chefs d'oeuvres "Raging Bull" (1980) de Martin Scorcese et "L'Etoffe des Héros" (1983) de Philip Kaufman...

En 1776, un émigrant écossais Tom Dobb arrive à New-York alors que les colons américains sont en pleine révolution contre leur métropole britannique. D'abord neutre il va devoir s'investir malgré lui après que son fils ait été enrôlé dans les forces armées... Cet émigrant est incarné par Al Pacino qui sortait du succès "Scarface" (1983) de Brian De Palma. Son fils est joué par un certain Dexter Fletcher resté ensuite longtemps inconnu avant de devenir le réalisateur des succès "Bohemian Rhapsody" (2018) et (2019). L'atour charme revient à Nastassja Kinski auréolée du succès de (1979) de Roman Polanski et qui venait de jouer dans "Harem" (1985) de Roland Joffé. Le méchant est interprété par l'excellent Donald Sutherland qui retourne donc au 18ème après "Commencez la Révolution sans Nous" (1970) de Bud Yorkin et "Casanova" (1976) de Federico Fellini. Enfin, on peut citer la participation de Graham Greene qui connaîtra le succès avec "Danse avec les Loups" (1990) de et avec Kevin Costner et qu'on a revu récemment dans (2017) de Taylor Sheridan... La révolution américaine a étonnament pas été beaucoup traitée au cinéma, ainsi on ne trouve pas une filmo très riche sur le sujet outre les plus connus comme "Sur la Piste des Mohawks" (1939) de et "The Patriot" (2000) de Roland Emmerich, on pourrait citer le sublime "Le Dernier des Mohicans" (1992) de Michael Mann mais on serait pas encore à la bonne période (soit la guerre de 7 ans 1757-1763). La reconstitution historique frappe d'emblée, décors et costumes sont parfaits et nous immergent sans difficultés dans l'effervescence révolutionnaire. Le film supporte pourtant deux gros soucis. Le rapport et les liens entre l'aristocrate Daisy McConnahay/Kinski et les Dobb père et fils sont aussi mal instaurés dans l'évolution du récit que peu exploités ; elle reste un personnage trop mal exploité, qui n'apporte pas grand chose aux événements, ce qui fait l'histoire d'amour qui en découle est d'une grande platitude, on a bien du mal à y croire.

Ensuite le scénario repose essentiellement sur un père qui veut sauver son fils mais surtout se sauver et éviter de devoir participer à une guerre qui ne le touche jamais. Tom Dobb/Pacino est si déconnecté et désintéressé par cette révolution qu'on a bien du mal à suivre et à nous investir dans cette aventure. En effet, d'un côté le cinéaste ne filme que Pacino et de l'autre la révolution n'est finalement filmé qu'en arrière-plan. Le personnage principal est trop éloigné de l'Histoire (avec un grand H) ce qui fait que le film est quasi hors sujet. Il y a bien quelques séquences marquantes comme la chasse au renard où le sergent-major/Sutherland mais cela reste bien mince. Un tel projet aurait mérité 15-20mn de plus, pour étoffer le personnage de Daisy entre autres, mais aussi et surtout pour montrer la Révolution de façon plus frontal et insuffler un minimum de souffle épique. Malheureusement le film est trop auto-centré sur Pacino, ça manque de passion à tous les niveaux. Ni la critique ni le public ne s'y laissera prendre. Le film est un échec catastrophique n'engrangeant qu'à peine 350000 dollars au box-office américain pour un budget de 28 millions ! Un désastre dont ne se remettra jamais Hugh Hudson et la star Al Pacino attendra quelques années avant de revenir avec "Mélodie pour un Meurtre" (1989) de Harold Becker. Un film que la postérité n'a pas sauvé, un film qui est à ce jour une curiosité cinéphile où comment un tel réalisateur et une telle star ont-ils pu râter un tel film...

Note :

S'inscrire à la newsletter

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :