Les filles du docteur march – 14/20

Par Taibbo

De Greta Gerwig
Avec Saoirse Ronan, Emma Watson, Florence Pugh

Chronique : Cette cinquième adaptation du roman de Louisa May Alcott pourtant vieux de plus de 150 ans est une nouvelle démonstration de la modernité du cinéma de Greta Gerwig et de sa capacité à creuser avec délicatesse les aspirations et les tourments de ses personnages. Elle l’avait démontré dans le réjouissant Lady Bird, son premier film en tant que réalisatrice, ou encore dans le très contemporain Frances Ha dont elle a écrit le scénario et qu’elle interprétait devant la caméra de son compagnon Noah Baumbach (qui vient de sortir le superbe Marriage Story sur Netflix). Elle ne perd rien de sa précision en passant au film en costume, tout juste flirte-t-elle parfois avec le mièvre, difficile de faire autrement avec cette histoire, mais elle le fait avec beaucoup de goût et une bienveillance réconfortante. Si elle ne révolutionne pas la récit original, elle parvient tout de même à insuffler un rythme soutenu en l’éclatant sur deux périodes qui se répondent constamment. Sa mise en scène est simple et élégante comme les tenues des filles March et aspire à illustrer la condition féminine au 19ème siècle tout en rapprochant les destins trépidants de ses héroïnes avec les combats féministes actuels.
Mais c’est réellement la direction d’acteurs de Gerwig qui transcende son adaptation. Un casting stellaire dominé par l’éblouissante Saoirse Ronan (un film avec Saoirse Ronan ne peut de toute façon pas être un mauvais film). Elle campe une Jo intense, déterminée et lumineuse. A ses côté, Florence Pugh, révélée avec fracas dans The Young Lady, s’avère être une Amy tout aussi fantastique, à la répartie piquante et la naïveté touchante. Emma Watson, plus en retrait mais tout aussi juste, Meryl Streep, Timothée Chamalet,, Louis Garrel sont au diapason et Laura Dern, dans un registre tout en douceur qui tranche avec ses derniers rôles, rappelle quelle immense actrice elle est.
Ces comédiennes et comédiens apportent fraîcheur et vie à cette fresque romantique, positive et enlevée, très joliment servie par la musique d’Alexandre Desplat.

Synopsis : Une nouvelle adaptation du classique de Louisa May Alcott, narrant l’histoire de quatre filles de la classe moyenne durant la Guerre de Sécession.