Deepwater Horizon

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine


Deepwater Horizon est le nom d'une plateforme pétrolière, loué par la multinationale et compagnie pétrolière BP pour forer au large du golfe du Mexique, en vue d'exploiter les sources de pétroles qui s'y trouvent. Hélas, rien ne se déroule comme prévue ! La plateforme suite à une série d’événements incontrôlable explose, entraînant la mort de onze personnes, ainsi que la plus grosse marée noire de l'histoire des Etats-Unis. Un cataclysme écologique majeur, qui met en lumière les enjeux majeurs de notre époque, exploiter les ressources et enrichir les puissants de ce monde ou préserver notre planète. Un questionnement qui évolue lentement, avec au milieu de cela, le genre humain, facteur essentiel de notre histoire dont Peter Berg s'empare ici …

« Mike Williams travaille sur la plateforme Deepwater Horizon située dans le golfe du Mexique. Entre Mike et son patron Jimmy Harrell, l'entente est parfaite car le premier connaît le professionnalisme du second. Il ne fait pas confiance en revanche à la société locataire dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu'au profit au détriment de la sécurité de toute l'équipe. Une mauvaise manœuvre technique, motivée par l'argent, provoque un effroyable accident. Alors qu'une éruption de pétrole se produit et que le puits s'enflamme, Mike et ses collègues vont tenter de sauver la plateforme et leurs vies. »
Au départ, je n'étais pas vraiment confiant. Tout d'abord à cause de Peter Berg, qui n'a jamais fait de film m'ayant totalement convaincu, mais aussi parce qu'avant de regarder le film j'ai vu quelques documentaires qui décortiqués la catastrophe en détails. Donc j'avais peur que le film s'éloigne des faits au détriment de l'action à tout va, alors qu'au final ce ne fut pas le cas … En 2010, le jour de Noel, 3 journalistes du célèbre New York Times, Stéphanie Saul, David Barstow et David Rohde publient un article du nom de « Deepwater Horizon's Final Hours ». Ensemble ils interrogent près d'une vingtaine de survivants et reviennent ensemble sur les dernières de la plateforme. Et c'est sur la base de cet article que les deux scénaristes, Matthew Michael Carnahan et Matthew Sand écrivent le scénario. Ils ont l'intelligence de nous plonger directement dans le cœur du film, la plateforme et ses hommes, en évitant toute sur-explication afin de maintenir le focus sur l'humain et les interactions sociales. Mais pour ça, il faut mettre dans les mains du spectateurs la clé pour comprendre ce qui fait exploser la plateforme. Rien de tel alors qu'une scène intimiste, ou on trouve Mike Williams, sa femme et sa fille qui nous explique le travail de son père. C'est anodin, voir cliché, mais ça à le mérite de vulgariser ce qui arrivera plus tard et de garder l'attention du spectateur.
Ainsi on peut mieux apprécier le récit, cette lente descente vers la catastrophe, ou l'on s'aperçoit du dévouement de ces hommes les uns pour les autres, et ça malgré la difficulté de la tache. Des héros du quotidien, des simples citoyens américains, prêts à sacrifier sa vie pour celle de son prochain. D'une certaine manière, ils rétablissent un semblant d'équité dans un monde profondément injuste ou l'argent est roi. L'entreprise BP qui est leur employeur le temps du forage, se comporte sur cette plateforme comme toutes les multinationales, elle n'a que faire des employés qui travaillent pour elle, notamment quand ils ne rapportent pas de l'argent. Et si lors de cet accident, la compagnie Transocean (propriétaire de Deepwater Horizon, BP ne fait que la louer) à certain tords, BP est l'élément déclencheur de cette catastrophe, en précipitant la fin du forage et surtout en manquant a tous ses impératifs de sécurité. Un méchant symbolique, mais surtout symptomatique de notre temps.
Sans verser dans le brûlot, Peter Berg et les deux scénaristes sont assez clairs sur leurs intentions, pointer les responsabilités, mais surtout le sacrifice du personnel sur la plateforme. Une vision de l’héroïsme, de l'altruisme et du sacrifice, en total accord avec le film qu'il a fait précédemment, mais surtout avec celui qui suivra « Patriot's Day ». L'ensemble est aussi bien imprégnée par la religion, une chose que je ne partage pas mais que je comprends.
Quant à la réalisation de Peter Berg elle est vraiment bonne ! Il n'oublie pas ou se passe l'action et il n'hésite pas a varier en jouant sur les échelles, alternant entre plan aérien et plan rapproché, rappelant si il ne le fallait l'impuissance des personnages face au brasier qui ravage la plateforme. Il doit aussi rendre grâce au monteur Colby Parker Jr qui prépare a merveille la catastrophe, maîtrisant le suspense et le rythme du récit jusqu'à la fin. Les décors sont peu nombreux, mais ils sont de qualités, notamment celui de la plateforme dont une partie à était reconstitué en studio. Cela donne évidemment plus de caractère à l'ensemble, car nous avons jamais l'impression de déambuler dans quelques choses remplis de fonds verts à tout va ! Toutefois, le film ne peut s'en passer, notamment lors de la destruction finale, on a droit à des fonds verts et des CGI pour retransmettre l'intensité de l'incendie qui ravage Deepwater Horizon. Et ce sont des effets visuels d'une grande qualité, ce qui est devenue une chose rare ces dernières années à Hollywood. Le casting quant à lui est vraiment bon, avec en tete Mark Wahlberg, Kurt Russell ou encore John Malkovich dans le rôle d'un responsable de l'entreprise BP.