Le Grand Pardon II (1992) de Alexandre Arcady

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après quelques films au succès souvent mitigés le réalisateur Alexandre Arcady décide d'offrir une suite à sa fresque mafieuse "Le Grand Pardon" (1982), une suite qui n'était pas prévue semble-t-il à l'époque. Pour ce nouveau projet il co-signe une nouvelle fois le scénario avec Daniel Saint-Hamon fidèle depuis "Le Coup du Sirocco" (1979), mais cette fois plus de Alain Le Henry remplacé par Marc Angelo qui a été réalisateur 2nde équipe de Arcady sur "L'Union Sacré" (1989). Pour cette suite le cinéaste a vu encore plus grand, a ajouté une autre référence de prestige, une vengeance inattendue... 10 ans après donc, Raymond Bettoun sort de prison et rejoint son fils Maurice à Miami où il semble avoir entreprit un pas vers l'honnêteté en tant qu'homme d'affaires. Mais il s'associe à un caïd de la drogue pour un investissement immobilier...

Au casting on retrouve les acteurs des rôles principaux avec les fidèles Roger Hanin ici dans le dernier des 6 films avec Arcady, Richard Berry 5ème des 8 films, Gérard Darmon 4ème des 5 films, Alexandre Aja 4ème des 4 films (fils Arcady futur réalisateur lui-même notamment du récent en 2019), Jean Benguigui 3ème des 4 films. Dans les nouveaux personnages on notera surtout et logiquement les acteurs américains avec Jennifer Beals révélée par le culte "Flashdance" (1983) de Adrian Lyne, Jill Clayburgh vu dans un autre film français avec "Hanna K." (1983) de Costa Gravas, et surtout le "méchant" incarné par un certain Christopher Walken qui a déjà joué un parrain dans "The King of New-York" (1990) de Abel Ferrara et qui venait de jouer dans "Batman, le Défi" (1992) de Tim Burton... Au vu de l'histoire on voit que Arcady est toujours inspiré par l'histoire vraie des frères Zemmour (Tout savoir ICI !), et qu'il reste influencé par la célèbre saga du "Parrain" de Francis Ford Coppola mais cette fois en préférant "Le Parrain III" (1990) notamment pour l'association à un autre parrain traître et la vengeance. Dès les premières minutes on sent que le film va être long (15mn de plus que l'original !) avec un monologue en voix Off (avec des modifications incompréhensibles) très et trop explicatif ; si on regarde une suite, généralement on a vu le précédent.

On constate surtout que Arcady, déjà copieur éhonté sur le premier film de 1982, réitère avec un autre chef d'oeuvre, "Scarface" (1983) de Brian De Palma (!), Miami évidemment, mais aussi un jeté d'hélicopère... Mais le pire reste le vengeur d'outre-tombe qui rend la crédibilité du film caduque, un choix scénaristique invraisemblable. Sinon Roger Hanin est toujours aussi monolithique et caricatural, Darmon autant dans un surjeu épuisant tandis qu'on se demande comment Walken a pu accepter un tel projet ?! Alexandre Arcady n'a jamais signer de grand film, et c'est avec sa fresque principale qu'il fait le pire. Un dyptique mauvais, sans panache ni audace, mal dirigé de surcroît malgré de bons acteurs. 10 ans entre les deux films et pas une once de remise en question. A oublier, mieux, à éviter !