[CRITIQUE] : Maléfique : Le Pouvoir du Mal

[CRITIQUE] : Maléfique : Le Pouvoir du Mal

Réalisateur : Joachim Rønning

Acteurs : Angelina Jolie, Michelle Pfeiffer, Elle Fanning, Harris Dickinson, Chiwetel Ejiofor, Sam Riley, Ed Skrein,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Fantastique, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h59min.
Synopsis :
Plusieurs années après avoir découvert pourquoi la plus célèbre méchante Disney avait un cœur si dur et ce qui l’avait conduit à jeter un terrible sort à la princesse Aurore, Maléfique : Le Pouvoir du Mal continue d’explorer les relations complexes entre la sorcière et la future reine, alors qu’elles nouent d’autres alliances et affrontent de nouveaux adversaires dans leur combat pour protéger leurs terres et les créatures magiques qui les peuplent.


Critique :

Suite générique plus atterrante que le solide 1er opus, articulée autour d'une guerre des apparences bancale et désincarnée dominée par un casting en pilote automatique,#MalefiqueLePouvoirduMal est un ratage sans nom, un néant énervant pas même rattrapé par sa bouillie numérique pic.twitter.com/CP3qheCKgd— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 16, 2019

Force est d'avouer qu'à la différence de beaucoup, nous étions sortis plutôt conquis de Maléfique premier du nom.

Bien loin du simple prequel pensé, la péloche s'imposait in fine bien plus comme une extension de l'univers du conte crée par Charles Perrault (un peu comme le mal aimé Blanche-Neige et le Chasseur de Rupert Sanders), qu'une quelconque reprise faiblarde, totalement vouée à son héroïne.
Exit donc le caprice d'une sorcière non-invitée à un baptême royale, le film tendait à se pencher sur les vraies raisons du passage du coté obscur de la force de la fameuse Maléfique, dont la nature de sa colère est bien plus profonde qu'on ne le pense (elle n'est qu'une victime douloureuse de plus, de la violence des hommes).
Un désir d'humanisation malin articulé autour d'un background imposant et une importance totale au coeur de l'intrigue (le tout avec en filigrane son histoire d'amour impossible d'avec Stefan, véritable moteur des actions du film), fascinant dans son premier tiers avant de devenir assez casse-gueule sur la longueur, devenant clairement un handicap pour le développement naturel du récit.
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Reste que, grâce à l'abattage fou d'une Angelina Jolie totalement habitée, les aventures " jamais vu ni connu " de Maléfique dans un univers follement poétique et gothique, se plaçait dans forcer à plusieurs coudées devant nombreux des remakes live concoctés par la firme aux grandes oreilles.

Carton maousse costaud oblige, une suite s'est vite imposée et c'est sans doute la pire chose qui pouvait lui arriver, tant l'amateurisme/je-m'en-foutisme qui caractérise cette séquelle, en dit long sur la manière dont Disney considère son spectateur et sa croyance en sa faculté de consommer aveuglément toutes ses productions.
Recyclant sa tambouille sans sourciller une seule seconde, cette suite non plus signée Robert Stromberg mais bien le yes man Joachim Rønning (qui avait déjà laissé son ambition au vestiaire sur le dernier Pirates des Caraïbes), ne s'embarasse que vainement d'un script prétexte aux incohérences béantes, Maléfique : Le Pouvoir du Mal ressemble à s'y méprendre à un épisode de Plus Belle la Vie tourné à l'aveuglette dans un hangar aux fonds verts rarement aussi peu affutés.
On y suit avec un intérêt proprement pantouflard les aléas d'une guerre des apparences bancale et désincarnée (on a l'impression d'entendre le même air de flûte qu'il y a cinq ans... en plus atterrant), faussement animée par des comédiens prestigieux aussi convaincants et impliqués que tous les participants d'une émission de télé-réalité quelconque (seul Pfeiffer semble s'éclater comme une dingue), flanqués de personnages unilatéralement croqués avec les pieds et de rebondissements sans le moindre punch.
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Bavard, cheap et étrangement violent pour une bande estampillée tout public, la bande se paye même le luxe de se perdre visuellement sous un amas de références pompées avec un irrespect total, de la poésie pure d'un Legend à la bioluminescence d'Avatar, en passant par la beauté médiéval du Seigneur des Anneaux ou encore la féerié farfelu d'Oz - voire même du peu défendable Alice aux Pays des Merveilles -; le tout salement englué une pluie d'effets numériques fleurant bon l'orgie sans saveur qui brûle la rétine.

Sorti il y a maintenant cinq ans et demi, le premier film racontait son histoire avec dix fois plus de maîtrise et de subtilité que ce pâle calque pelliculé au bestiaire dépressif, qui s'est même ôté son plus bel atout de manière totalement incompréhensible (James Newton Howard au score, remplacé par la partition fantomatique de Geoff Zanelli, déjà à l'oeuvre sur le dernier... Pirates des Caraïbes de Rønning).
Allez, pas d'ambiguïté : Maléfique : Le Pouvoir du Mal est un film dénué de charme et raté dans les grandes largeurs, tout simplement.


Jonathan Chevrier


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