La dernière folie de Mel Brooks

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à BQHL Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La dernière folie de Mel Brooks » de Mel Brooks.

« Si un film est un succès, c’est qu’il a été tourné ici »

Réalisateur à succès, Mel Funn voit sa carrière compromise par un irrésistible penchant pour l’alcool. Aidé par Marty et Dom, ses deux amis fidèles, il décide de tenter un ultime retour à Hollywood. Dans ce but, il désire monter un projet novateur : tourner un film muet et burlesque interprété par quelques-unes des plus grandes vedettes du moment. Mais l’heure est venue de trouver des producteurs…

« Je vais bien. Mis à part la douleur permanente ! »

Bien avant de percer au cinéma, la carrière de Mel Brooks débute par l'écriture. S'il écrit - comme Woody Allen et Carl Reiner - pour l'humoriste Sid Caesar, il se fait également remarquer pour être l'un des créateurs de la série télé « Max la menace ». Mais c'est véritablement sur les planches qu'il se fait un nom, d'abord comme producteur de spectacles, puis surtout comme auteur de la pièce comique « Les producteurs », qui rencontrera un succès tel à Broadway qu'il l'adaptera ensuite au cinéma (1968). Il fera là ses débuts de réalisateur, signant le premier d'un corpus de onze films tournés en trois décennies. Pour l'essentiel, il s'amusera à parodier des genres cinématographiques entiers comme le film d'horreur avec « Frankenstein junior », le western avec « Le shérif est en prison » ou encore le space opera avec « La folle histoire de l'espace ». En 1976, soit presque quarante ans avant « The artist » de Michel Hazanavicius, il se lance un audacieux défi en tentant de transposer les codes du film muet dans un contexte contemporain.

« Ce film ne sera jamais tourné. Nous allons arrêter Mel Droll grâce au sexe ! »

Ce sera La dernière folie de Mel Brooks (quel titre français improbable ! ), dans lequel on suit un réalisateur déchu de par son alcoolisme, bien décidé cependant à monter contre vent et marée un film muet pour relancer sa carrière et sauver du rachat le petit studio qui finance cette folle aventure. Mais pour cela il devra convaincre quelques stars de rejoindre son casting. L’occasion pour le cinéaste de renouer avec l’humour visuel d’un cinéma « primitif », fait de pour l’essentiel de pantomime et de slapstick (le running gag du marchand de journaux ou celui de la course à l’ascenseur en sont les meilleurs exemples). On s'amuse également beaucoup du caméo de quelques stars de premier plan venus faire montre d'un peu d'autodérision à l'image de Anne Bancroft (épouse de Brooks à la ville) en diva croqueuse d'hommes, de Paul Newman en pilote détaché ou encore de Burt Reynolds en cavaleur patenté. En creux, Mel Brooks signe là un portrait assez cinglant de l’univers impitoyable des studios hollywoodiens et des producteurs, cyniques requins obnubilés par l'appât du gain plutôt que par les préoccupations d’ordre artistique. Mais plus encore, s'il en pointe les ambigüités, il brocarde avec une clairvoyance quasi visionnaire les dérives du système qui sont au cœur de notre actualité médiatique récente (le sexe comme moyen de déchoir). Reste qu'en dépit de quelques scènes vraiment hilarantes (la douche de Burt Reynolds, la course de fauteuils roulants façon Benny Hill ou encore la bataille rangée de canettes), le film peine par moment à tenir le rythme, n'égalant jamais la cadence infernale des ZAZ d’un gag par minute. Formellement très audacieux donc, pour un résultat assez  sympathique mais un peu inégal. 

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un Master Haute-Définition. Muet, il est proposé avec sous-titres originaux américains et sous-titres français au choix. Aucun bonus ne vient compléter cette édition.

Edité par BQHL Editions, « La dernière folie de Mel Brooks » est disponible en blu-ray depuis le 25 septembre 2019.

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