Alice et le maire – 13,5/20

Alice et le maire : AfficheDe Nicolas Pariser
Avec Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier

Chronique : Chronique enlevée sur la vie politique provinciale, Alice et le Maire porte un regard désabusé, parfois amusé, toujours intelligent sur un monde à bout de souffle, à l’image du personnage interprété par Lucchini, maire de Lyon à court d’idées se sentant de plus en plus engoncé dans sa fonction.
Mais le film de Nicolas Pariser va bien au-delà de la satire sur la conquête et l’exercice de pouvoir. S’il ne nie pas les petites mesquineries, les jalousies du microcosme politique, ce n’est pas ce qui construit Alice et le Maire. Il s’articule surtout autour des échanges entre Théraneau et Alice, les réflexions politico-philosophique sur la cité, sur la démocratie, l’humanisme. Sur ce que c’est d’être de gauche en 2019, sur l’engagement. A-t-il encore un sens ? Des discussions à bâtons rompus entre un homme destiné à exercer les plus hautes fonctions de l’état et une novice en politique. Des débats captivants sur ce que la politique peut encore apporter à la société. Captivants car incarnés et concrets. Le contexte reste très terre à terre, nous ne somme pas dans l’énième déclinaison d’un destin à la Rastignac mais sur une brillante mise en scène des idées qui fait confiance en son spectateur pour l’y suivre. Lucchini est évidemment dans ses petits souliers dans ce rôle d’homme politique éloquent et fatigué, bien épaulé par la parfaitement juste Anaïs Demoustier.
Alice et le maire stimule le cerveau, et c’est très satisfaisant.
(et ça se passe dans la plus belle ville de France, alors..)

Synopsis : Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.