Soupçons

SoupçonsUn soupçon de manipulation Hitchcockienne
Hitchcock pitch son film de la sorte : « Parce qu’il lui ment souvent, Lina (Joan Fontaine), la jeune épouse de Johnnie (Cary Grant), se met à le soupçonner d’être un assassin et s’imagine qu’il veut la tuer. » Dans le roman dont est tiré le film, la jeune femme de très bonne famille que ses parents voyaient finir vieille fille tombe amoureuse et se marie comme par défi avec un beau parleur, joueur, dragueur,… et finit par s’apercevoir que son mari est plus sombre qu’il n’y parait. Dans le film, parce que le studio lui a demandé de modifier sa fin, Hitchcock en fait un film sur la paranoïa ordinaire ; la femme se fait des idées sur son mari. Hitch dira qu’il n’aimait pas la fin de son film ; et bien, il a raison, elle n’est pas à la hauteur de ses films suivants usant aussi de la manipulation mentale des spectateurs. Les regards et les attitudes de Cary Grant le désigne comme un coupable durant tout le film, car il joue de manière flagrante avec ces intentions, jusqu’à une conclusion finale faiblarde le déculpabilisant. Le film claudique entre indécision et incertitude et se termine dans une fin machiste. Comme quoi, le maitre du film devrait toujours être le réalisateur et non le producteur. Reste quelques trouvailles pour faire monter la pression tel que Hitch savait les distiller dont la fameuse scène du verre lait avec une ampoule à l’intérieur afin que toute l’attention du spectateur se focalise sur lui et l’hypothétique poison qu’il contient. Pour les amateurs d’Hitchcock seulement.
Sorti en 1941
Ma note: 12/20