Schlock

Un grand merci à Carlotta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Schlock » de John Landis.

Schlock

« Si j’attrape le coupable, ça va faire mal »

Depuis trois semaines, la ville de Canyon Valley est le théâtre d’une série de meurtres sanglants. Surnommé le « tueur à la banane », le dangereux criminel est en réalité un gorille âgé de vingt millions d’années, le Schlockthropus. Pourchassé par la police, Schlock va découvrir l’amour en la personne de Mindy, une jeune aveugle qui le prend pour un chien…

« Cette chose a été gelée pendant vingt millions d’années. J’imagine qu’elle doit se sentir seule »

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Pour toute une génération, le nom de John Landis reste intimement associé à tout un pan de la culture populaire des années 80. Au cinéma d’abord, où il enchaina les succès notamment dans le registre de la comédie (« American college », « The Blues Brothers », « Un fauteuil pour deux », « Série noire pour une nuit blanche », « Trois amigos ! », « Un prince à New York », « Le flic de Beverly Hills 3 »…) mais aussi dans le domaine de la musique où il réalisa les cultissimes clips de « Thriller » et « Black or white » pour Michael Jackson. Mais bien avant de devenir l’un des rois de l’entertainment hollywoodien des eighties, ce grand passionné de cinéma qui enchaina très tôt les petits boulots au sein des studios (il fut notamment assistant de production pour Sergio Leone)du forcer un peu son destin pour pouvoir réaliser son premier film. C’est ainsi qu’en 1973, à l’âge de seulement 23 ans, il parvient à tourner « Schlock », un premier film totalement autoproduit grâce à l’argent récolté auprès de ses proches (soit environ 60 000 dollars).

« Il s’est réveillé après un long sommeil. Le monde avait tellement changé qu’il s’en trouve exclu »

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« Schlock » est ainsi une libre relecture totalement délirante du mythe de « King Kong », le singe colossal et cruel dont la faiblesse sera de tomber amoureux d’une humaine. Jouant à fond la carte du cinéma fauché, Landis s’amuse de grand singe à l’allure grotesque (il faut reconnaitre que le déguisement est particulièrement cheap)et au tempérament coquin (notamment cette fâcheuse habitude de jouer avec les décolletés de ces dames) qu’il embarque pour une série d’aventures des plus fantasques. Construit comme une succession de saynètes parfois assez inégales, le film fait néanmoins la part belle à un humour très burlesque, alternant le bon (la scène au cinéma, celle du piano) et le moins bon (le running gag de la police). En creux, le jeune réalisateur porte déjà un regard assez moqueur sur la société américaine (le cynisme des médias locaux qui font gagner des paniers repas en pariant sur le nombre des victimes, la libération des mœurs avec ces adolescents gentiment obsédés, l’individualisme qui pousse aussi à l’indifférence). Très imparfait, le film laisse néanmoins entrevoir l’appétence du cinéaste pour la dérision, le second degré, et la thématique des monstres (il réalisera dix ans plus tard l’excellent « Le loup-garou de Londres »). Un film à découvrir donc comme une vraie curiosité.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans une nouvelle restauration 4k approuvée par John Landis, en version originale américaine (1.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une Introduction de John Landis, d’un commentaire audio de John Landis et Rick Baker, des modules « La naissance de Schlock » : entretien dirigé par Christian Bartsch et Wolf Jahnke (41 min.), « I  Shot Schlock! : souvenirs de Bob Collins » (chef op.) : entretien réalisé par Joe Corey et Brett Clark (8 min.) et « Trailers From Hell » : John Landis commente la bande-annonce de « The Banana Monster » (3 min.), ainsi que de 4 spots radio et de 3 bandes-annonces.

Edité par Carlotta, « Schlock » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 3 juillet 2019.

Le site Internet de Carlotta est ici. Sa page Facebook est ici.