Concevoir le documentaire

L’innovation est au cœur du documentaire car contrairement à la fiction, avec le documentaire, tout n’a pas encore été dit. Comme la fiction, cependant, l’auteur doit trouver sa propre voix.

Il n’y a pas de règles

En effet, la liberté est totale. Cela ne veut pas dire pour autant que l’auteur ne devrait pas respecter néanmoins différentes techniques d’écriture pour conter son histoire (car le documentaire est d’abord une histoire à raconter).

Seulement l’auteur fera un choix parmi les outils qu’il jugera les plus aptes à l’aider dans son entreprise. Expérience et pratique lui permettront de s’améliorer (et la patience est un atout si l’on sait être patient).

Quelles sont ces outils ? Fouillez dans les articles de Scenar Mag, ce sont les mêmes techniques d’écriture que pour la fiction. Gardez seulement en mémoire que quels que soient la quantité ou la qualité de vos expériences, jamais on ne saura tout.

Le scénario de documentaire : un outil de travail

Tout comme la fiction, on écrit le scénario pour une équipe composée de personnes qui s’en empareront et y appliqueront leur propre créativité. Un scénario est comme le burin du sculpteur ou le pinceau du peintre.

Quoi qu’il soit possible d’écrire puis de réaliser soi-même le documentaire dont on a envie, la qualité du produit fini sera inévitablement bien meilleure si l’on considère qu’un documentaire est, tout comme le film, un travail d’équipe et que le procédé de sa concrétisation est identique à celui d’un scénario de fiction.

Certes, la question du budget est importante. Nous avons vu précédemment que la toute première étape devait être la note d’intention.
Cette profession de foi servira non seulement à clarifier vos idées (il est important de savoir où l’on va) mais aussi vous servira à convaincre des investisseurs.

Réunir des gens autour d’un projet de documentaire consiste à trouver des personnes qui partageront votre vision. Ce peut être le cas des éventuels investisseurs qui seront cependant davantage motivés par le retour sur leur investissement (qu’elle qu’en soit la forme), mais pour l’aspect technique, il me semble plus facile de trouver des gens qui laisseront de côté un intérêt personnel pour se mettre au service d’une idée peut-être plus universelle.

Le documentaire n’est pas un reportage

Le lecteur/spectateur d’un documentaire recherche la même chose qu’il trouve dans la fiction. C’est précisément ce que pense Michael Moore.

Le lecteur/spectateur veut être emmené quelque part. Ce n’est pas l’information qu’il entend à longueur de journée qu’il veut. Que ce soit un documentaire ou une fiction, le lecteur recherche une distraction et non une leçon de morale.

Le documentaire doit provoquer une émotion chez son lecteur.

Les reconstitutions

Parfois, il n’existe pas de documents ou plutôt de sources filmées que vous pourriez insérer dans votre discours. Et si elles sont disponibles, peut-être ne correspondent-elles pas à ce que vous souhaitez en faire.

En effet, expliquer longuement par un narrateur l’événement au cœur du documentaire devient vite ennuyeux pour le lecteur qui décroche immanquablement.

Le recours à la reconstitution permet de maintenir l’intérêt du lecteur (et lui donner des images à moudre dans son esprit).
Et cette reproduction de la réalité est mise en place dès la conception du scénario de documentaire. Elle n’est pas seulement une affaire de mise en scène.

Le documentaire permet d’aborder tous les sujets

S’il y a quelque chose qui correspond à l’idée que l’on parle le mieux de ce que l’on connaît, c’est bien le documentaire. Autrement posé, ne considérez pas que vos idées ne sont pas assez énormes pour faire l’objet d’un documentaire.

Si vous pensez qu’une histoire vaut la peine qu’on la raconte, c’est que certainement vous pourriez la raconter. Écrivez votre note d’intention.

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