Dernier amour

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Diaphana ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Dernier amour » de Benoit Jacquot.

« Toutes ces femmes... On exagère beaucoup. Chacune fut pour moi la première et la dernière. J’ai toujours été l’ami de toutes. Sauf une. »

Au XVIIIème siècle, Casanova, connu pour son goût du plaisir et du jeu, arrive à Londres après avoir dû s’exiler. Dans cette ville dont il ignore tout, il rencontre à plusieurs reprises une jeune courtisane, la Charpillon, qui l’attire au point d’en oublier les autres femmes. Casanova est prêt à tout pour arriver à ses fins mais La Charpillon se dérobe toujours sous les prétextes les plus divers. Elle lui lance un défi, elle veut qu’il l’aime autant qu’il la désire.

« Une semaine je suis fou d’un parfum, la semaine d’après il me rend malade »

S'il fut tour à tour écrivain, diplomate ou espion, Giacomo Casanova restera surtout célèbre pour avoir été l'un des plus grands séducteurs de l'Histoire. Une vie tumultueuse d'aventures sentimentales et sexuelles qu'il racontera dans ses mémoires, sobrement intitulées « Histoire de ma vie ». Un personnage un peu extravagant et hors normes, qui donna lieu à toutes sortes de fantasmes et de mythes et qui inspira de fait largement le cinéma, où il fut tour à tour interprété par Vittorio Gassman (« Le chevalier mystérieux »), Marcello Mastroianni (« Casanova 70 » puis « La nuit de Varennes »), Donald Sutherland (« Le Casanova de Fellini »), Alain Delon (« Le retour de Casanova »), Heath Ledger (« Casanova ») ou encore John Malkovich (« Casanova variations »).

« Elle a du vous aimer pour vous faire autant souffrir »

S’il est habitué à filmer des portraits de femmes en proie à des tourments intérieurs (« La fille seule », « Le septième seul »), Benoit Jacquot a également montré au fil de sa carrière un goût certain pour les films en costume (« Les adieux à la Reine », « Adolphe »). Avec un intérêt particulier pour le dix-huitième siècle et l’âge d’or du libertinage. Ainsi, après avoir consacré un film au célèbre Marquis de Sade (« Sade », 2000), il s’intéresse cette fois à l’autre figure phare de cette période, à savoir le mythique séducteur Casanova. Mais loin de l’image du jouisseur compulsif, le cinéaste cherche ici à dresser un portrait plus nuancé du personnage en nous en montrant une facette plus sensible.En l’occurrence celle de l’amoureux éconduit. S’appuyant sur une élégante reconstitution, le film nous montre ainsi un Casanova tourmenté et faillible, mis au supplice par une séductrice professionnelle plus manipulatrice que lui. En creux, le film propose également une réflexion sur le pouvoir du désir. Comme si finalement le sentiment amoureux et l’obsession n’étaient que le fruit de la frustration. Un film intelligent mais au classicisme parfois fastidieux, qui vaut surtout pour la belle prestation du toujours impeccable Vincent Lindon.

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Le DVD : Le film est proposé en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription.

Côté bonus, le film est accompagné de scènes coupées (6 min.).

Edité par Diaphana, « Dernier amour » est disponible en DVD et VOD depuis le 20 août 2019.

Le site Internet de Diaphana est ici. Sa page Facebook est ici.

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