ALEX HUGO (Critique Épisode La balade sauvage) La promesse d’une belle échappée…

ALEX HUGO (Critique Épisode La balade sauvage) La promesse d’une belle échappée…ALEX HUGO (Critique Épisode La balade sauvage) La promesse d’une belle échappée…

SYNOPSIS: Alex est averti de la fugue de deux jeunes garçons de 12 et 10 ans, partis avec un pistolet volé à leur père, un militaire fraîchement rentré du Mali. Pour Alex, cette histoire a une résonance particulière : savoir ces deux enfants seuls dans la nature, avec une arme à feu, dont ils ne mesurent pas la dangerosité, lui est insupportable et monopolise toute son attention. Mais, le lendemain, le cadavre d'une jeune femme assassinée d'une balle en plein cœur remonte à la surface d'un lac dans la vallée ....

La construction de cet épisode a de quoi surprendre : de la fugue de deux gamins ayant fuit leur maison, théâtre d'affrontements violents entre leurs parents, armés d'un 9mm, à la découverte du corps sans vie d'une jeune femme retrouvé dans un lac plus bas dans la vallée, on glisse lentement vers l'édification du mythe de la victime, sorte d' Hélène des temps modernes. Son arrivée à Lusagne, un an auparavant, a échauffé les esprits de tous, et son décès fait figure de Pomme de la discorde. Le charme de Diane Olsen ( Amandine Pigassou) ne laisse (presque) aucun homme indifférent, et l'on assiste à des changements de comportements pour le moins insolites chez nos personnages, qui ne laissent pas de nous intriguer. A cet égard, l'indispensable Angelo ( Lionnel Astier) s'efface au profit de Mikaël Fitoussi, qui tire son épingle du jeu dans le rôle du toujours impétueux Renart. L'enquête, sous la coupe du commissaire Dorval ( Marilyne Canto), brouille les pistes, multiplie les suspects, et prend rapidement des allures de vendetta tandis que les hommes, à l'évocation de la belle Diane, perdent la tête, entre frustration et furie vengeresse, qui laissent un rien perplexe, nous évoquant spontanément un écho lointain de La Guerre de Troie. Aussi insaisissable que la personnalité de la victime, l'identité du tueur est véritablement impossible à découvrir, à tel point que l'on en soupçonne absolument tout le monde à l'écran.

Parallèlement, Alex Hugo ( Samuel Le Bihan) tient bon son rôle de redresseur de torts, complètement en retrait des spéculations sulfureuses qui entourent la mort de Diane, à laquelle il ne parvient pas à s'intéresser. Comme de coutume, loin de la fureur des hommes, il se la joue pisteur, en mode trappeur, à la recherche des deux gamins dont, étonnamment, l'absence ne semble bouleverser personne. Une balade sauvage qui fait la part belle aux refuges secrets qu'offrent les hauteurs des Hautes-Alpes dans le giron de Briançon, lieu de tournage de la série. Lancés avec Alex sur la piste des deux fugueurs, on en apprend un peu plus sur ce loup solitaire, via un moment particulier resurgit de son enfance. On se souvient bien avoir entrevu brièvement le père d' Alex ( Jean-Marie Winling) dans Les Amants du Levant (ép. 3.1), avec lequel il entretient des rapports complexes mais, en quatre saisons on en a finalement assez peu appris sur le cow-boy de Lusagne. Et chaque bribe de son passé farouchement scellé ne manquera pas de nous émouvoir profondément, l'écriture de Julien Guérif et Pierre Isoard (également réalisateur de La balade sauvage, à qui l'on doit quelques-uns des meilleurs épisodes de la série : Soleil Noir, L'Homme perdu ...) touchant juste.

Fidèle à son identité et à ses racines (Le roman du poète américain Richard Hugo : La mort et la belle vie dont l'influence est palpable), la série continue d'explorer les tréfonds des tourments humains, qui s'expriment de façon si entière et abrupte loin du timing effréné des grandes villes, et le crime, quelconque, presque insignifiant puisque dépouillé d'artifices scabreux, s'en trouve pourtant dépouillé de toute banalité. Cette saison 5 promet de belles échappées.