KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

SYNOPSIS: Au cours d'une cérémonie de mariage en plein désert, un commando fait irruption dans la chapelle et tire sur les convives. Laissée pour morte, la Mariée enceinte retrouve ses esprits après un coma de quatre ans. Celle qui a auparavant exercé les fonctions de tueuse à gages au sein du Détachement International des Vipères Assassines n'a alors plus qu'une seule idée en tête : venger la mort de ses proches en éliminant tous les membres de l'organisation criminelle, dont leur chef Bill qu'elle se réserve pour la fin.

Pour reprendre à un genre qu'il affectionne particulièrement, l'on pourrait dire que le cinéma de Tarantino divise le monde en deux catégories : ceux qui le vivent comme un hommage immense et magnifié au 7e Art, et ceux qui le perçoivent comme un gloubi-boulga géant de références pillées. Kill Bill : Volume 1, quatrième long-métrage du cinéaste boulimique de série B en VHS, n'échappe pas à la règle. Il a même tendance à exacerber les dissensions entre adeptes et détracteurs. Et ceux qui ne savaient plus très bien où se situer face à la maturité de Jackie Brown, son précédent opus-hommage à la blaxploitation, pourraient bien finir par choisir leur camp en découvrant le premier volet d'un diptyque qui ne fait pas dans la demi-mesure. Tout est question de savoir si c'est pour le meilleur ou pour le pire.

KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

Dès l'ouverture, Tarantino annonce la couleur en affichant en CinemaScope : " La vengeance est un plat qui se mange froid, vieux proverbe klingon ". On a là quelques pistes sur ce qui nous attend. Tout d'abord, Kill Bill Volume 1 est l'histoire d'une vengeance. Celle de la Mariée ( Uma Thurman), ancienne tueuse à gages, laissée pour morte par ses ex partners in crime le jour de ses noces. On se doute alors du scénario qui va suivre : l'élimination méthodique de chaque participant au massacre avec, comme cible finale, le dénommé Bill ( David Carradine). Jusque-là rien de très original. Mais Tarantino y apporte sa patte. Il chapitre la narration et la déstructure pour laisser planer une part de mystère sur l'intrigue, notamment en ce qui concerne la véritable identité de la Mariée, dont on connaît seulement le pseudo de tueuse Black Mamba, et la relation qu'elle entretenait avec Bill. Cerise sur le katana, il corse le tout en découpant le film initial de 4 h en 2 volumes, chacun ayant son style, ses enjeux et ses personnages propres. Dans le Volume 1, il faut donc s'attendre à ce que la Mariée ne règle ses comptes qu'avec deux de ses agresseurs : Vernita Green ( Vivica A. Fox) et O-Ren Ishii ( Lucy Liu). Concernant la confrontation avec le fameux Bill, il faudra attendre patiemment le Volume 2.

KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

Autre indication que nous livrent les premières images de Kill Bill : Volume 1 : attention, on va s'engager dans un puits sans fond de références cinématographiques (à commencer par la combinaison jaune de Uma Thurman qui est une copie de celle portée par Bruce Lee dans Le Jeu de la Mort ; pour le reste, on vous laisse chercher, il y en a trop). On le sait, Tarantino est fan de western spaghetti, de kung-fu, de chambara, de film noir... et cette fois-ci, il a décidé de tout mettre. Aucune limite, il donne libre cours à sa passion, mêle tous les genres, ne lésine pas sur les excès (quoi, les geysers de sang, ce n'est pas un peu trop ?). On passe d'une entrée évoquant le western spaghetti à un manga qui retrace les origines d' O-Ren Oshii, ou encore d'un split-screen à la Brian de Palma à un combat kung-fu dingo avec des Crazy 88's portant le masque de Green Hornet. Bref, on pourrait ne plus savoir où donner de la tête mais l'exercice de style a beau être fantaisiste, il est parfaitement maîtrisé. Car, oui, Kill Bill Volume 1 frôle le grand n'importe quoi de cinéphile fanatique. Toutefois, Tarantino manie la baguette de chef d'orchestre avec brio et précision. Il sait notamment s'entourer des bonnes personnes comme Robert Richardson à la photo (réputé pour sa capacité à jongler entre les univers esthétiques), Yuen Woo-Ping à la chorégraphie des combats ( Matrix et Tigre et Dragon, c'est lui) ou les équipes du studio japonais I.G. à l'animation (connues pour avoir réalisé, entre autres, Ghost in the Shell). On vole de tableaux en tableaux, à un rythme effréné, sur une bande-son impeccable (autre marque de fabrique de Tarantino), jusqu'au duel final de ce premier volet entre la Mariée et O-Ren Ishii. Curieusement, ce qui aurait dû être l'apothéose (de violence, de folie, de WTF) du film se révèle alors plutôt lent, rapide et paisible. De quoi laisser le spectateur reprendre son souffle avant de se lancer dans le Volume 2 ? Ou présage de ce qui nous attend ? Nous n'en dirons pas plus.

KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

Enfin si, pardon. Vous ne pensiez tout de même pas qu'on allait terminer ainsi, en attribuant tous les lauriers à ces messieurs. Parce que Kill Bill Volume 1, c'est un film de vengeance bourré de références, mais c'est aussi un pêle-mêle de portraits de femmes, interprété par des femmes badass ( Uma Thurman, bien sûr, mais aussi Lucy Liu, Vivica A. Fox, Daryl Hannah, Chiaki Kuriyama et Julie Dreyfus) et, qui plus est, imaginé en partie par une femme ( Uma Thurman a eu l'idée du scénario avec Tarantino sur le tournage de Pulp Fiction). Voilà qui pourrait faire beaucoup de " femmes " pour certains (ciel, la terreur féministe a encore frappé). Il aurait cependant été plus qu'illégitime de terminer ces quelques mots sans parler d'elles. Surtout quand on sait qui se cache derrière la production.

KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

Titre Original: KILL BILL : VOLUME 1

Réalisé par: Quentin Tarantino

Genre: Action, Thriller

Sortie le: 26 novembre 2003

Distribué par: TFM Distribution

KILL BILL : VOLUME 1 (Critique)

EXCELLENT