Grace Kelly, du pire au meilleur

Grace Kelly a réussi en 5 ans à devenir une des actrices les plus iconiques de l'histoire. En passant chez Alfred Hitchcock, John Ford ou bien Fred Zinnemann, l'actrice philadelphienne a réussi en 10 films à marquer les années 50 par sa fraîcheur et la spontanéité, avant de s'envoler vivre son destin de princesse sur le rocher de Monaco. Alors qu'elle aurait dûe fêter ses 90 ans cette année, profitons de l'occasion pour revenir, en toute subjectivité, sur la filmographie d'une actrice au destin unique.

N°10 : LEs PONTS DE TOKO-RI, DE MARK ROBSON (1954)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Un scénario catastrophique, une mise en scène sans âme, Les Ponts de Toko-Ri ressemble malheureusement à l'erreur de parcours chez Grace Kelly. Dans le peu de temps qui lui est accordée, l'actrice tente en vain de se débattre avec un personnage inutile, stéréotypée et sans fond. Une vraie déception.

N°9 : 14 Heures, de HENRY HATTAWAY (1951)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Difficile d'évoquer en détail la présence de Grace Kelly dans ce film d'Henry Hattaway, tant l'actrice n'apparaît que quelques très rares moments. Malgré cela, l'actrice tient plus que jamais la corde, dans une finesse qui lui est propre, et arrive même à nous marquer malgré son rôle plus secondaire. Un premier rôle en forme de prémices d'un succès prochain.

N°8 : LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT, d'ALFRED HITCHCOCK (1954)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Première incursion chez Hitchcock de l'actrice philadelphienne, Le crime était presque parfait est un des meilleurs opus du maître du suspense. Pourtant, on a l'amère sensation que Grace Kelly, si elle est déjà incroyable, ne délivre pas encore son immense potentiel. Une 8e place certes, mais qui aurait pu être beaucoup plus haut pour de nombreux autres.

N°7 : LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS, dE FRED ZINNEMANN (1952)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Deuxième film de l'actrice, et déjà un immense classique dans la filmographie de Grace. Un film qui pourtant lui offre un rôle vraiment secondaire, et si le nombre limité de scènes de l'actrice empêche le film d'être plus haut dans ce classement, il n'en reste pas moins que l'on assiste aux prémices d'une carrière hautement qualitative.

n°6 : haute societe, DE CHARLES Walters (1956)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Dernier film de l'actrice avant son envol pour Monaco, Haute Société s'apparente à la madeleine cinéphile de la carrière de Kelly. Absurde à la jouissance, Haute Société offre un baroud d'honneur tout en second degré à l'actrice, qui semble se régaler dans ce rôle qui prend le contrepied des clichés dans lequel elle avait pu s'enfermer. Un vrai moment de bravoure cinématographique.

Grace Kelly, du pire au meilleur

Deuxième Hitchcock de ce classement, La Main au Collet est un excellent Hitchcock, où Grace Kelly peut y exprimer toute sa malice. Véritable alter-ego de Cary Grant, l'actrice y signe une performance magistrale. Si elle n'a peut-être pas autant marqué que ces autres passages chez Hitchcock, force est de constater que cela est regrettable, tant on ne peut qu'être admiratif devant le travail ici de la philadelphienne.

N°4 : FENÊTRE SUR COUR, D'ALFRED HITCHCOCK (1954)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Véritable blonde hitchcockienne dans Fenêtre sur cour, Grace Kelly ne se contente pas de jouer les partenaires lambdas de James Stewart. En développant au fur et à mesure du film, l'actrice nous attache à un personnage qui arrive à tirer son épingle du jeu. Pleine de malice, elle forme un alter ego passionnant à Stewart, oeuvrant pleinement à la réussite tensionnelle du ce huis clos.

N°3 : LE CYGNE, de charles vidor (1956)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Métaphore de son future proche ? Grace s'oriente ici vers le drame historique, pour y jouer le rôle... d'une princesse. Si le scénario n'évite pas l'écueil des clichés concernant son personnages, force est d'avouer que l'actrice s'en sort merveilleusement bien, nous offrant une performance minutieuse, où on sent une alchimie notoire avec ses partenaires de Louis Jourdan et Alec Guinness. On retiendra surtout cette scène finale, sommet d'émotion, un des moments les plus déchirants de l'histoire du cinéma, où l'actrice tutoie la perfection.

N°2 : MOGAMBO, DE JOHN FORD (1953)

Grace Kelly, du pire au meilleur

Encore frêle par son CV, Grace Kelly vient s'ouvrir à la caméra de John Ford, et ne se contente pas de jouer la figuration entre Clark Gable et Ava Gardner. Bien au contraire. Auréolée de son premier Golden Globe, l'actrice souffle un vent de fraîcheur et de légèreté sur le film, et marque au fer rouge le spectateur. Mogambo est finalement la première fois où Grace Kelly a pleinement de la matière à montrer son talent, et elle le fait ici avec brio. En impressionnant les âmes et en conquérant les coeurs, Grace Kelly nous indique qu'il faudra compter sur elle dans ces années 1950. L'avenir ne contredira pas cela...

Grace Kelly, du pire au meilleur

Le rôle de l'Oscar, et quelle Oscar ! Parfaite de bout en bout, Grace Kelly signe LA grande performance de sa carrière, arrivant à mettre de côté Bing Crosby et William Holden. Si le film est taillé pour être un glaneur de prix, l'actrice s'offre ici un baroud en dehors de son terrain habituel, arpentant des contrées plus dramatiques que ce qu'on lui connaissait alors. Grace Kelly prouve finalement qu'elle n'a pas simplement marqué les années 50 par les couvertures de magazine et son mariage royal ; elle était avant tout un talent pur, une actrice à la sensibilité unique, et qui nous a prouvé, en une filmographie d'une dizaine de films, qu'elle a su peupler de chef d'oeuvre dans lequel Une fille de la province a toute sa place, que l'on a peut-être échapper à une carrière faramineuse. Il en restera de cette courte période ce film de George Seaton, comme l'acmé d'un immense talent...