Crawl (2019) de Alexandra Aja

Ce projet a été apporté par Craig J. Flores, producteur des films "300" (2006) de Zack Snyder et "300 : la Naissance d'un Empire" (2014) de Noam Murro, à Alexandre Aja , fils de Alexandre Arcady mais parti à s'expatrier outre-Atlantique après "Haute Tension" (2003), et où il s'est fait un nom dans le film d'horreur avec "La Colline a des Yeux" (2006), "Mirrors" (2008), (2010) et (2013). Le film est également co-produit par un certain Sam Raimi célèbre depuis sa trilogie culte "Evil Dead" (1981-1987-1993) et dont le dernier film d'horreur est le très bon "Jusqu'en Enfer" (2009). Le scénario est signé du duo Michael et Shawn Rasmussen auquel on doit "The Ward" (2011) de John Carpenter. Mais si le film intéresse Alexnadre Aja il a réécrit une grande partie de l'histoire (moins de 50% du script donc pas crédité comme tel) parce qu'il ne souhaitait pas sexualiser le personnage féminin.

Crawl (2019) de Alexandra Aja

Le film se focalise essentiellement sur seulement deux personnages, le père et la fille, qui se retrouve donc piégés dans une maison, d'abord à cause de l'ouragan puis par la présence d'alligators... La fille est incarnée par l'actrice Kaya Scodelario révélée par la saga "Le Labyrinthe" (2014-2018) et vue dans "Pirates des Caraïbes : la Vengeance de Salazar" (2017) de Joachim Ronning et Espen Sandberg, elle retrouve donc dans le rôle de son père l'acteur Barry Pepper son partenaire dans "Le Labyrinthe - la Terre Brûlée" (2014) et "Le Labyrinthe - le Remède Mortel" (2018) tous deux de de Wes BallBarry... D'après un scénario sans doute trop hollywoodien Alexandra Aja a voulu centrer le récit sur le seul duo père-fille mais a élargi l'espace, en effet c'était un huis clos en sous-sol à l'origine. Donc le côté sensuelle de la fille a été occulté pour se centrer sur la relation intra-familiale, et le sous-sol s'ouvre rapidement sur l'extérieur. Les décors sont réalistes pour une immersion impressionnante dans l'ouragan. Mais le plus fort reste les alligators, qui ont d'abord avaler 1/3 du budget de 17 millions de dollars ! Les effets spéciaux sont réussis et offrent des alligators aux tailles raisonnables bien que les modèles sont un alligator du Mississippi de 4 mètres exposés au musée d'histoire naturelle de New-York et un autre nommé Godzilla qui vit dans un refuge à Miami. C'est là qu'on va rappeler quelques détails qui font une différence énorme : "Les alligators existent depuis 37 millions d'années. Ces animaux redoutables peuvent avoir jusqu'à 80 dents aiguisées comme des rasoirs. La pression d'une morsure peut atteindre 150kg/cm2. A titre de comparaison, un morsure humaine n'est en moyenne que de 11kg/cm2... Dotés d'une excellente vision nocturne ils peuvent courir sur terre ferme à une vitesse de 40km/h et nager à 30km/h sans s'épuiser. En moyenne, un alligator adulte mesure 3,30 mètres de long et peut peser jusqu'à 450 kilos."...

Crawl (2019) de Alexandra Aja

C'est sur ces détails qu'on tique tant le film est à contrario trop peu vraisemblable. En effet, dans le film les alligators semblent avoir peur de la terre ferme, qu'on est étonné de la solidité d'une simple porte de douche et qu'on est encore plus étonné de supposer que l'héroïne a sûrement des os en titane !!! Aja a sans nul doute été judicieux en resserrant les personnages sur leur duo père-fille sans s'éparpiller vers des précisions sans intérêt (éventuel petit copain par exemple), l'évolution du récit est logique, constructive (même si monter sur le toit semble la première idée du commun des mortels, non ?!) avec une tension particulièrement efficace, si on n'est pas surpris par les victimes on peut l'être par les séquelles physiques diverses. On ne s'ennuie pas une seconde sur ce survival bien foutu et divertissant. Malheureusement les invraisemblances en font une simple série B dans la veine de "Lake Placid" (1999) de Steve Miner et "Solitaire" (2007) de Greg McLean. Alexandre Aja peut mieux faire, et on attend toujours avec impatience (et espérance ?!) son "Cobra : a Space Pirate"...

Note :

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