[CRITIQUE] : Crawl

[CRITIQUE] : Crawl
Réalisateur : Alexandre Aja
Acteurs : Kaya Scodelario, Barry Pepper, Morfyyd Clark,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget :-
Genre : Epouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h28min.

Synopsis :

Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…


Critique :

Entre le film de crocos mordant et le huis clos haletant,#Crawl est un pur B movie comme on les aime, un survival brutal et maîtrisé à l'efficacité redoutable, dont la modestie n'a d'égale que l'enthousiasme non feint qu'il procure à sa vision. Et comme Aja a retrouvé son mojo... pic.twitter.com/nydDhQZR1p— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) July 24, 2019

Chaque été sans son petit film de monstre destructeur, c'est un peu comme un été sans un blockbuster volontairement décérébré, sans super-héros en collant ou même sans comédie FR jamais drôle et totalement indéfendable : ça n'est pas vraiment un été, et encore moins un été cinéma.

Si l'an dernier, Jason Statham et la Warner nous avait offert un joli morceau de sushi préhistorique malheureusement un poil trop long à digérer et pas assez sanguinolant - le divertissant En Eaux Troubles -, cette année, le frenchy Alexandre Aja, pas vraiment verni par les fours successifs de tous ses films US depuis Piranhas 3D, va tenter de nous rabibocher avec le genre peu célébré du film de crocos, dont les dernières péloches hautement recommandables ont déjà plus d'une décennie (Lake Placid mais surtout le puissant Solitaire de Greg " Wolf Creek " McLean).
[CRITIQUE] : Crawl

Sensiblement dans la droite lignée d'un Instinct de Survie, qui voyait la belle Blake Lively aux prises avec un requin pas commode, Crawl part d'un postulat de B movie hautement simpliste mais accrocheur : une jeune nageause, Haley, en froid avec un père dépressif, va pourtant braver rien de moins qu'une tempête tropicale pour aller le sortir de sa vieille bicoque floridienne.

Le hic, c'est qu'ils vont se voir encercler par des monstres à écailles plutôt féroces et affamés, bien décidés à ne pas leur faciliter cette quête de survie déjà bien compliquée à la base, au coeur de la maison familiale...
Retrouvant sensiblement une ambition mais surtout un mojo que l'on pensait perdu dans les abimes d'Hollywood, Alexandre Aja transcende les limites évidentes de son concept pour mieux revenir aux sources mêmes du film d'exploitation horrifico-bestial, entre allégeance aux modèles du genre et volonté d'apporter sa propre pierre à l'édifice du saurien sur grand écran, sans en dénaturer les codes, quitte à ne jamais vraiment jouer la carte de l'originalité.
Bien ancré sur le terrain du classicisme formel - loin d'être un défaut en soi -, le film déroule avec une maîtrise évidente les contours d'un survival puissant et claustrophobie, teinté de petites envolées façon drama familial poignant, au sens du tempo redoutable : une tension constante et une habile gestion de la peur et du suspense, couplée à une vraie consistance cinématographique où les manifestations meurtrières de ses bêtes sont magnifiées par une mise en scène férocement efficace dans l’action.
[CRITIQUE] : Crawl

Mais ce qui prime avant toute chose, c'est la volonté du cinéaste de ne jamais prendre de haut ni son spectateur, ni ses personnages, en les catapultant dans un réalisme et un premier degré salvateur : des " monsieur et madame tout-le-monde ", pas plus surhumains que d'autres, devant faire face à un mal dont on a nul besoin de surligner la fonction primaire et hautement létale (attraper : manger).

Ne déviant jamais de sa route, quitte à logiquement s'empêcher d'atteindre la maestria de ses figures tutélaires Les Dents de la Mer et Solitaire, Crawl, entre le film de crocos mordant et le huis clos haletant/humide, est un pur B movie comme on les aime, un survival brutal à l'efficacité nette et sans bavure, dont la modestie n'a d'égale que l'enthousiasme non feint qu'il procure à sa vision.
Le premier Vrai film estival aura attendu la fin juillet pour débarquer dans les salles obscures... il était temps.


Jonathan Chevrier


[CRITIQUE] : Crawl