Wild Rose (2019) de Tom Harper

outre cette promo comparative hors sujet, cette histoire est une idée de la scénariste Nicole Taylor qui s'est inspirée de sa propre passion pour la musique country bien qu'elle soit écossaise. Pour étoffer son histoire elle s'est aussi inspirée d'une candidate d'une émission de télé-crochet, mère de cinq enfants dont deux placés en foyer : "Je ne savais pas très bien quoi lui souhaiter. Elle était très douée. Du coup, fallait-elle qu'elle exploite ses talents, sans se soucier du chaos qu'était sa vie ? Ou bien, en tant que mère, devait-elle enterrer ses rêves et assumer ses responsabilités envers ses enfants ? Cette question m'a fascinée parce que je n'avais pas les réponses."... On suit donc Rose-Lynn qui sort juste de prison, elle retrouve ses jeunes enfants mais son rêve est de quitter sa ville de Glasgow et partir aux Etats-Unis pour devenir chanteuse country... A la production on trouve Faye Ward productrice entre autres de "Tamara Drewe" (2010) de Stephen Frears, (2012) de Cary Fukunaga, "Les Suffragettes" (2015) de Sarah Gavron, "Stan et Ollie" (2019) de Jon S. Baird.

Wild Rose (2019) de Tom Harper

Mais à la réalisation c'est un inconnu qui signe le film, Tom Harper dont le titre de gloire se résume à "La Dame en Noir 2 : l'Ange de la Mort" (2015) et qui est surtout présent sur des séries TV dont "Peaky Blinders" (2013). Dans le rôle principal le choix s'est porté sur Jessie Buckley remarquée par Tom Harper alors qu'il la faisait tourner sur la série TV "Guerre et Paix" (2016), et récemment vue dans "Jersey Affair" (2018) de Michael Pearce. A ses côtés, dans le rôle de sa mère c'est Julie Walters, surtout connue en tant que Molly Weasley dans la saga "Harry Potter" (2001-2011)... Si de l oin on peut penser à "A Star is Born" (2018) de et avec Bradley Cooper on pensera donc aussi un peu à "Alabama Monroe" (2013) de Felix Van Groeningen, mais c'est la dimension sociale qui fait la différence à l'instar d'un Ken Loach ou d'un Stephen Frears. Assez rare pour le préciser, ces références sont excellentes et Tom Harper réussit à leur tenir la dragée en signant un film stylé, plein d'émotion et doté d'un B.O. excellente. Clairement le paramètre de la taularde est clairement superflu, cela ajoute évidemment à la dramaturgie mais ça ajoute aussi du mélo inutile dans cette quête de rêve qui est avant une quête de soi. Le récit aurait été tout aussi fort sans ce paramètre : une mère célibataire, un poil alcoolique, d'un milieu très modeste qui croit en son rêve n'est-il pas suffisant ?! Le passif judiciaire aurait pu et dû être squizzé.

Wild Rose (2019) de Tom Harper

Néanmoins, le scénario s'attache au parcours du combattant pour une nana lambda de percer dans la chanson, de surcroît quand on est écossaise dans un genre très américain. Au début on a bien du mal à s'attacher à cette jeune femme tant on a envie de la claquer ! En effet, la trentaine, des soucis d'alcool mais surtout aussi immature qu'irresponsable elle a surtout tout d'une grande ado qui aurait oubliée de grandir, même un peu ! Mais doucement le cinéaste arrive à nous embarquer avec elle, son envie comme ses maladresses touchent et émeuvent. Les chansons de la B.O. enveloppent le tout d'une émotion qui monte très doucement mais qui nous bouleverse vers la toute fin qui n'est pas spécialement la fin hollywoodienne attendue. Mais le vrai bonus reste la performance épatante de Jessie Buckley (elle chante elle-même !) à la fois tête à claque et si attachante, la magnifique Julie Walters n'est pas en reste en maman et mamie omniprésente sans être collante, l'osmose entre les deux actrices est un atout majeur et central du film. N'oubliez pas "A Star is Born", ce slogan est stupide, il s'agit d'un autre film, d'un autre destin qui a aussi ses qualités indéniables pour nous bouleverser à l'image comme au son. A voir et à conseiller.

Note :

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