Réalisatrice : Wang Xiaoshuai
Acteurs : Wang Jing-chun, Yong Mei, Qi Xi,...Distributeur : Ad Vitam
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Chinois.
Durée : 3h05min
Synopsis :
Au début des années 1980, Liyun et Yaojun forment un couple heureux.Tandis que le régime vient de mettre en place la politique de l’enfant unique, un évènement tragique va bouleverser leur vie.
Pendant 40 ans, alors qu’ils tentent de se reconstruire, leur destin va s’entrelacer avec celui de la Chine contemporaine.
Critique :
Par une approche intimiste de son sujet et la composition simple et juste de ses personnages, #SoLongMySon finit par laisser au spectateur le goût doux-amer de la résilience et on en sort avec la sensation d’avoir traversé une expérience poignante. (@MnFrankenstein) pic.twitter.com/UimQz5HjN4— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) July 6, 2019
Cinéaste de la « sixième génération », une vague qui regroupe plusieurs proues du cinéma contemporain chinois, Wang Xiaoshuai revient à nouveau, après Red Amnesia (dont le titre explicte bien le sujet), sur les stigmates du passé et le poids de ce dernier sur son pays. So Long, My Son est une fresque intimiste sur un deuil, dans lequel les non-dits se savent tous et étouffent progressivement les protagonistes. Ce sont ces mêmes non-dits qui créent au fur et à mesure un voile de pudeur sur le drame qui est survenu des années auparavant, un drame que l’on observe que de loin et dont le réalisateur s’intéresse davantage aux conséquences qu’à l’action en elle-même. On préfère ne pas trop qualifier le film de mélo car le chagrin y apparaît comme trop progressif, plutôt étouffé qu’exacerbé. Les plans sont relativement simples et la musique très diluée. Le drame se révèle à travers des scènes du quotidien et est implicité avec une certaine maîtrise. Plutôt que de chercher à éclater davantage une situation tragique – dont l’élément perturbateur survient au début de l’oeuvre, Wang Xiaoshuai semble vouloir au contraire, rassembler les êtres et leur offrir, au terme de leurs souffrances, un moment de paix. De ce fait, sous la simplicité apparente de sa mise en scène (au contraire de son récit), le film est d’une intégrité et d’une complexité admirable.
Manon Franken