Sergio Leone, une Amérique de légende

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à ESC Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Sergio Leone, une Amérique de légende » de Jean-François Giré.

« Pour moi la musique c’est un peu comme les dialogues d’un film. C’est un peu l’âme des personnages »

Ce documentaire retrace les influences qui ont orienté la vie personnelle et la carrière mouvementées du cinéaste. De son enfance pauvre sous le fascisme, dans le quartier romain du Trastevere, dont les voyous lui inspireront certains de ses antihéros, jusqu’à l’épopée de la trilogie fleuve Il était une fois…, on suit la montée en puissance de l’oeuvre. Un récit haut en couleur, porté par des archives dans lesquelles le réalisateur se raconte avec truculence, aux côtés de Claudia Cardinale ou de Clint Eastwood, et par les interviews de proches, comme le réalisateur Luca Verdone ou l’historien du cinéma Noël Simsolo.

« J’avais beau lui mettre une merde au-dessus de lui, Henry Fonda avait toujours l’air d’un prince »

Malgré une filmographie très resserrée - à peine sept films en l'espace de vingt-cinq ans (et quels films : « Il était une fois en Amérique », « Il était une fois dans l’ouest », « Le bon, la brute et le truand »...) - Sergio Leone demeurera à jamais une icône du septième art. Un cinéaste en ce point important que son œuvre marquera à jamais la culture populaire et l'Histoire du cinéma lui-même. Considéré comme le père du western spaghetti, Leone inventera surtout un nouveau langage et de nouveaux codes qui permettront de renouveler en Europe un genre cinématographique qui était jusqu'ici l'apanage exclusif des américains, auquel il apportera violence, cynisme et amoralité. Avec son excellent documentaire, Jean-François Giré retrace tel un roman la vie de son idole Leone depuis son enfance solitaire jusqu'à son décès précoce, et s'attarde plus particulièrement sur sa passion quasi obsessionnelle pour l'Amérique, qui servira de décor à six de ses sept films.

« La différence entre John Ford et moi c’est que Ford était optimiste et moi pessimiste. Malheureusement pour tous les deux, l’histoire m’a donné raison ! »

Une Amérique fantasmée par le jeune Sergio au gré de ses lectures et de ses visionnages de films, et sur laquelle il portera finalement un regard extérieur lucide et très critique, qui contribuera largement à la démythification du rêve américain, alors très en vogue dans le cinéma des années 60 et 70. Passant en revue sa belle filmographie, le documentaire égrène également un grand nombre d'anecdotes savoureuses et passionnantes sur la carrière du cinéaste et sur le tournage de ses films, de sa relation houleuse avec Rod Steiger sur « Il était une fois la révolution » à la destruction ratée du pont de « Le bon la brute et le truand » en passant par sa collaboration avec Ennio Morricone, dont les musiques restent indissociables de ses films, et qui fut son camarade de classe à l'école. De quoi passionner tous les admirateurs du cinéaste italien et surtout leur donner envie de revoir tous ses films. Avec au final le regret qu'il soit décédé avant de pouvoir réaliser son ultime projet - un film sur les 900 jours de siège de Leningrad entre 41 et 44 - dont on ne peut s'empêcher de croire qu’il aurait donné lieu à un chef d’œuvre monumental.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un Entretien avec le réalisateur Jean-François Giré, du module « Quelques mots de Gianni Garko, Ernesto Gastaldi et Giancarlo Santi », d’une Rencontre avec Pecos El Francès et d’une featurette « Un guitariste à Rome joue du Morricone ».

Edité par ESC Editions, « Sergio Leone, une Amérique de légende » est disponible en édition collector combo blu-ray + DVD + livret de 32 pages depuis le 7 mai 2019.

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