Fin août début septembre

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Pathé pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Fin août début septembre » de Olivier Assayas.

« Il en dit quoi de sa maladie? Que c'est embêtant ou sérieux? »

Chronique de la vie de deux amis, Gabriel et Adrien, depuis la fin août jusqu'au début septembre de l'année suivante. Adrien, malade, se trouve confronté au terme précoce de son existence.

Quant à Gabriel, il est déchiré par deux amours et devra progressivement se détacher de l'influence d'Adrien.

« Le temps passe et je crois que j’ai raté des choses »

« Fin août début septembre ». Un joli titre un peu mystérieux qui renvoie à l'idée d'une transition. Comme à l'été déclinant qui s'apprêterait à laisser place à l'automne. Un titre à la symbolique forte qui renvoie également par analogie à la situation personnelle de ses deux héros, perdus entre la fin de la trentaine insouciante et le début des quarantièmes hurlants. Un entre deux qui sonne comme la fin de la jeunesse et de la légèreté qui lui est associée et le début d'un âge plus mature marqué par les premières épreuves (choix de vie, séparations), et par la conscience de la mort qui se rapproche. Plus qu'une chronique sur l'amitié à proprement parlée, « Fin août début septembre » est ainsi une chronique douce amère sur la vie et sur le temps qui passe. Inlassablement. Les personnages avancent ainsi en terrain miné, dressent les premiers bilans de leur vie et décident de prendre de nouveaux départs.

« On est toujours seul avec ce qui se passe à l’intérieur de son corps »

Après dix années d’errances et d’expérimentations dans le petit cercle très confidentiel du cinéma d’auteur français, Olivier Assasyas, ancien critique ciné pour de prestigieuses institutions telles que Les cahiers du cinéma ou Métal Hurlant, aborde « Fin août début septembre » (1999) comme le film de la confirmation trois ans après le succès critique de son précédent film, « Irma Vep ». Mais si le sujet de son film tendait naturellement vers une forme d’émotion et d’universalité, force est de constater que le cinéaste se noie dans les tics d’un cinéma d’auteur très parisien et très refermé sur lui-même, prenant pour décor le petit monde de l’édition et des auteurs nombrilistes et égocentrés. Un milieu de lettrés élitiste qui pour le coup ne parlera qu’à lui-même. Outre leurs atermoiements existentiels un peu vains sur la reconnaissance et la postérité, outre même leurs propres contradictions d’intellos bourgeois constamment dans la plainte du manque d’argent mais passant son temps dans les restaurants et les bars, ce sont surtout les comportement sexuels (l’écrivain largement quadra qui fréquente en loucedé une ado de quinze ans sans que personne n’y trouve rien à redire, la jeune femme qui se prête à des gang-bangs pour assouvir son plaisir masochiste d’être humiliée)  - d’autant plus dérangeants qu’ils sont filmés avec une certaine forme de complaisance - qui finissent de rendre les personnages assez détestables. Un film tout à fait déconcertant et assez laborieux, en dépit de la qualité globale de son interprétation, Amalric, Cluzet et Balibar en tête.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée en 2K à partir du négatif original sous la supervision de Pathé et proposé en version originale française (5.1 et 2.0). Des sous-titres français pour malentendants et anglais sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « 20 ans après : retrouvailles entre Olivier Assayas et Mathieu Amalric » (41 min.), « 20 ans après : entretien avec Olivier Assayas » (18 min.) et « Afterthought » : interview d’Olivier Assayas réalisée par Sundance Channel (3 min.).

Edité par Pathé, « Fin août début septembre » est disponible en édition collector combo blu-ray + DVD depuis le 24 avril 2019.

Le site Internet de Pathé est ici. Sa page Facebook est ici.