Girl

GirlGirl just want to have fun? Ou pas...
Séance de rattrapage de la Caméra d’Or et d’un des grands succès critique de l’an dernier réalisé par un jeune cinéaste flamand ; flamand synonyme de cinéma sec et âpre. Le sujet pose déjà un gros pavé dans la marre ; un jeune garçon se vit en fille et prépare, dans le secret du cocon familiale constitué d’un petit frère et d’un père aimant et hyper compréhensif, sa transformation physique en fille. Débarquée fraichement à Anvers pour satisfaire aux ambitions artistiques de la jeune fille (Lara de naissance Victor) passant par l’intégration d’une école huppée de danse classique ; elle peut vivre sa féminité naturellement aux yeux de ses camarades de danse et du voisinage sans risque d’être dévoilée. Un film sur un sujet fort sans conteste dans lequel le pathos est mis de côté, un père impeccable dans sa compassion, sa tolérance et son empathie et son désir de compréhension de cet ado si particulière y est pour beaucoup. Le parallèle avec « Whiplash » de Damien Chazelle dans la quantité de travail indispensable pour accéder à l’excellence passe par de longues scènes répétitives d’exercices sans cesse renouvelés laissant des stigmates sur des corps fatigués. Le parallèle avec Xavier Dolan se retrouve dans le traitement brut du genre et de la difficulté à accéder à soit même. Cependant, ici la répétition de scènes de danse ou de scènes médicales ou de séquences familiales se succède sans que le contenu ne fasse progresser la narration, tout du moins jusqu’au dernier quart d’heure. On se lasse de ces répétitions mais on souffre aussi devant toute la dureté que s’inflige Lara. Transsexualité et monde de la danse classique, la note est sévère en terme de sévices que le corps de Lara subit. Et même si la caméra de Dhont ne la lâche pas une seconde, on ne saisit pas toujours ses évolutions psychologiques, et l’empathie pour elle ne m’a pas saisie. Film nécessaire, mais souffrant à l’excès ; reste le jeune comédien Victor Polster qui livre une prestation de haut vol.

Sorti en 2018
Ma note: 9/20