Sybil

Sybil

Présenté en compétition au Festival de Cannes 2019, Sybil est le troisième long-métrage de Justine Triet et le deuxième avec Virginie Efira. Après nous avoir montré les affres et vicissitudes d'une avocate en détresse, la réalisatrice nous plonge dans l'histoire d'une psychanalyste, ancienne alcoolique, décidant de quitter un à un ses patients pour se consacrer à l'écriture. Sybil est donc un personnage en résonance avec Victoria, la précédente héroïne de Justine Triet.

Avec Virginie Efira en figure de proue, la réalisatrice nous mène de Paris jusqu'à Stromboli où le volcan comme le personnage principal bout. Sybil va donc rejoindre l'une de ses seules patientes qu'elle n'a pas quittées et qui l'inspire pour son roman. Margot, jouée par la volcanique Adèle Exarchopoulos, est cette patiente-là. C'est une comédienne qui joue dans un film où elle est enceinte de l'acteur principal. Elle a fait appel à Sybil pour se démêler de cette situation embarrassante et qui la bouleverse. Mais c'est sans compter sur le soutien en dents de scie de Sybil qui, elle aussi, ne sait plus où elle en est dans sa vie. 

Ce troisième film de Justine Triet est une dramédie dans la continuité de son précédent film. Il explore sans cesse le passé de son personnage principal à l'aide de flash-backs. On retiendra la formidable prestation de Virginie Efira qui fait souvent rire mais émeut toujours. On aime par exemple la voir chanter à plusieurs reprises, complètement ivre, un tube de Nino Ferrer Un giorno come un altro

Cependant Sybil croule sous le poids des références cinématographiques comme les films de Woody Allen mêlant à la fois romance et psychanalyse. On note aussi cette référence amusée à Stromboli de Roberto Rossellini, lieu du tournage du film avec Margot, la patiente de Sybil. Ce volcan qui fume est en outre le catalyseur de toutes les émotions à la fois, toxiques des hommes (Gaspard Ulliel et Niels Schneider) et destructrices des femmes : Sybil et Margot. 

En outre, Sybil est donc cette dramédie où les personnages sont des écorchés vifs sans cesse sur le qui-vive à l'image de ce volcan. Mais malgré toutes ces qualités, on fera un seul reproche à Sybil... Le film avec ses nombreuses boucles entre passé et présent fatigue et peut-être il en aurait fallu moins pour apprécier le long-métrage à sa juste valeur. Autrement tous les acteurs allant du simple rôle secondaire comme Laure Calamy au rôle principal livrent une excellente partition. 

En quelques mots, peut-être pas le film de l'année mais en tous les cas un très bon film sur le dérèglement des sentiments et la passion humaine. Virginie Efira mérite un César ! 

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