John Wick Parabellum (2019) de Chad Stahelski

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Voici donc le troisième opus de la désormais saga à succès après (2014) et (2017) tous trois de Chad Stahelski, à l'exception du 1er co-réalisé par David Leitch qui est parti ensuite en solo notamment avec l'excellent "Atomic Blonde" (2017)... Une franchise qui survit et même qui évolue tel un phénix puisque le succès s'envole, le premier engrangeant "seulement" 88 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de "seulement" 30 millions alors que le second a rapporté 171 millions pour un budget de 40 millions ! Des chiffres qui sont de très bon augure pour ce troisième film... Cette suite s'offre un titre aussi inédit que mystérieux donc pour l'anecdote "Parabellum" est issu de la locution latine "Si vis pacem, para bellum" qui veut dire "Si tu veux la paix, prépare la guerre"... Une expression qui donnera ensuite son nom également à une arme et surtout, à une munition spécifique... Si on retrouve le réalisateur-cascadeur Chad Stahelski, on s'étonne de voir que le scénario est cette fois écrit à plusieurs mains. En effet, le scénariste Derek Kolstad se retrouve avec trois co-auteurs dont Chris Collins qui travaillait sur la série TV "Sons of Anarchy" (2009-2013). ... . Evidemment dans le rôle titre on retrouve la star Keanu Reeves qui retrouve quelques partenaires croisés sur les autres "John Wick" avec Laurence Fishburne, Lance Reddick et Ian McShane qui est également en salle en ce moment avec (2019) de Neil Marshall.

Mais Il y a également de belles surprises sur le reste du casting avec de nouveaux arrivants dont la sculturale Halle Berry qu'on avait pas vu depuis "Kingsman : Le Cercle d'Or" (2017) de Matthew Vaughn, Mark Dacascos devenu surtout spécialiste des actions movie en direct vidéo qu'on a pas vu dans une oeuvre majeure depuis "Le pacte des Loups" (2001) de Christophe Gans, Anjelica Huston qui est depuis quelques années surtout dans le doublage d'animation et qu'on avait pas vu dans un film notable depuis "Choke" (2009) de Clark Gregg, sans oublier le frenchy Saïd Taghmaoui désormais surtout en tournage à Hollywood dont "Wonder Woman" (2017) de Patty Jenkins, puis Jérôme Flynn désormais célèbre Bronn de la série TV "Game of Thrones" (2011-2019) qui retrouve ainsi le dresseur Andrew Simpson qui s'était occupé des grands Loups des Stark sur la série... Le film débute directement dans la suite de "John Wick 2", quelques instants avant le compte à rebours fatal pour le héros. Très vite, ce film prouve une fois de plus que les suites hollywoodiennes sont tellement dans la course à la surenchère qu'ils en perdent leur fil conducteur et leur âme. Ainsi, le héros devenait une sorte de sur-homme dans l'opus 2, proche du super-héros, dans cette suite n°3 John Wick est toujours aussi invulnérable dans un scénario d'une ineptie grotesque avec quelques passages aussi risibles et ridicules. On pourra noter par exemple la raison énoncée par John Wick sur pourquoi il veut rester en vie, ou cet ennemi "normalement mort" qui se relève pour une dernière discussion comme si de rien n'était, ou pire cette fin avec un twist aussi invraisemblable que tout bonnement con ! On frôle le nanard !

L'intrigue est ennuyeuse et fini surtout par agacer tant Hollywood ne sait jamais finir correctement, toujours à chercher à essorer un filon tant qu'il rapporte. Alors, évidemment, l'atout majeur de cette franchise reste l'action. Les deux premiers films avaient fait forts et surtout avaient assurer une qualité indéniable autant dans les chorégraphies que dans l'efficacité du réalisme et du choc visuel. Malheureusement, à force de chercher la surenchère à tout prix cette fois c'est beaucoup plus mitigé. On oscille entre la réussite pur, avec de l'action jubilatoire et tragique, puis vers des scènes trop superficielles ou on décèle beaucoup les images de synthèse, qui prouve entre autre que toutes les scènes d'action ne sont pas en "action live". Très bon point sur la partie des chiens malinois particulièrement impressionnante ; néanmoins, on notera par là même ce découpage trop abrupte entre les différents décors qui crée une construction narrative plus proche d'une succession de sketchs ou de segments (bibliothèque, chinatown, musée, le zouk, la salle des miroirs...) que d'un scénario fluide. Keanu Reeves est toujours aussi impressionnant, déjà rompu aux sports de combat, qui a pourtant connu un entrainement intensif de plusieurs mois focalisé surtout sur le kung-fu, le wushu et le silat indonésien. On reste également parfois sur notre faim, avec un Mark Dascascos trop caricatural (faute à la direction d'acteur !), ou une Halle Berry mal exploitée. On apprécie surtout la mythologie qui entoure les aventures de John Wick, mais à force de virer vers un univers digne des super-héros le film perd en authenticité et en cohérence (pas d'aide mais il en trouve sans trop de problème ! les disparitions façon "fantôme"). On est dans l'exagération tout en créant un ennui profond quant au récit pur qui n'a finalement rien de bien innovant. Grande déception.

Note :