La crise

La criseAu royaume des dialoguistes: Coline Serreau
Près de 30 ans que « La crise » de Coline Serreau est sortie ; et il n’a pas pris une ride. Toujours d’actualité, ce film parle de féminisme, d’homéopathie, d’allopathie, de racisme, d’écologie avec des personnages affichant des propos tranchés. Le film se veut résolument gauchiste et sans filtre ; et c’est bon. Les monologues longs et débités comme une mitraillette sont profondément jouissifs et donnent un rythme effréné. Réalisatrice et surtout dialoguiste, Coline Serreau frappe fort à chaque monologue ; c’est hilarant, percutant, engagé et visionnaire. Tout le monde parle et vide son sac, mais personne ne s’écoute ; cette sauce est un tableau savoureux et cinglant d’une société très individualiste. Et depuis, on n’a pas fait marche arrière. Et c’est le beau tour de passe-passe réussi avec ce film ; faire d’une grosse farce un film subversif. Coline Serreau par son montage n’autorise aussi aucun répit et très peu de respiration au spectateur ; peut-être deux ou trois dont la belle scène avec Djamila et la scène finale. Et puis elle s’appuie sur un casting en or ; même si Timsit manque parfois de finesse, mais le rôle du benêt sied tellement à la comédie française. Une comédie française XXL à revoir d’urgence en ces temps agités.
Sorti en 1992
Ma note: 16/20