The Dead Don't Die

Par Ptiterigolotte @ptiterigolotte

Présenté en film d'ouverture pour le 72ème Festival de Cannes, The Dead Don't Die narre l'histoire d'une petite ville sereine soudainement attaquée par des zombies. 

Après les vampires, Jim Jarmusch revient avec un nouveau film de genre. Cette fois-ci, il s'agit de zombies. Et encore une fois, le réalisateur renouvelle le genre. Ici, nous avons le droit à une comédie horrifique où la figure légendaire du zombie désarticulé est cannibale. Dans ce monde voué à une apocalypse imminente, les zombies sont des consommateurs de chair humaine. Le film fait par ailleurs une réflexion sur la catastrophe écologique : les zombies viennent envahir le village après le dérèglement de l'axe de la Terre sur son orbite. Ce dérèglement fait donc penser au réchauffement climatique dans notre monde moderne. 

Par ce biais, Jim Jarmusch prend du recul et avec une certaine distance ironique, il observe la situation à l'instar de cet homme des bois dans le film. Aussi, le réalisateur avec le personnage de Steve Buscemi scrute avec nonchalance cet homme trumpiste mais ne juge pas. 

D'ailleurs, tout le rythme du film se construit avec cette indolence-là et ceci depuis le début. En effet, les policiers joués par Bill Murray et Adam Driver - deux habitués de la troupe Jarmusch - patrouillent et discutent avec une certaine lenteur qui prête à rire. 

Par ailleurs, avec toutes ses références au film de genre allant du fameux La Nuit des Morts Vivants à Psychose, le film s'inscrit dans un élan postmoderniste certain. De plus, avec la figure d'Adam Driver qui possède un porte-clé Star Wars (clin d’œil à son rôle de méchant dans la saga), le film amorce un univers méta. En effet, le personnage sait par exemple que "le film va mal finir" car il a déjà lu le script. Cette mise à distance est souvent jubilatoire et provoque le rire. 

Mais malgré toutes ses qualités, le film ne décolle pas. La lenteur appréciée dans Paterson ne fonctionne pas ici avec le film de zombies. On s'ennuie souvent. Certes on rit mais on sourit davantage. Le casting dantesque allant des aficionados de Jarmusch à l'apparition d'Iggy Pop n'est pas très bien exploité. 

Au final, on retiendra cet essai de cinéma de citations pour le coup plutôt réussi. Toutes ces références alerteront le cinéphile le plus averti. Sinon, pour le reste, The Dead Don't Die s'avère être une comédie poussive qui se repose sur son formidable casting all-stars. Eh oui, cher Jim Jarmusch à trop vouloir faire dans la surenchère de stars, on s'y perd ! Dommage car le film avec son sujet avait un fort potentiel mais gâché par sa lenteur non-maîtrisée...

On attend le prochain ! 

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