L'escadron noir

Un grand merci Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « L’escadron noir » de Raoul Walsh.

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« Je préfère vous donner un conseil dans une classe plutôt que dans une cellule »

1859. Lawrence (Kansas), peu de temps avant le début de la guerre de Sécession. Deux candidats se présentent au poste de shérif : l’instituteur Will Cantrell et le cowboy Bob Seton. C’est ce dernier qui est élu. Ne pouvant parvenir légalement à ses buts, Cantrell passe à l’action violente et organise une bande de pillards.

« La politique conduit au fanatisme : pendant que les hommes s’entretuent, à nous de prendre possession de leurs richesses ! »

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De tous les célèbres bandits qui ont écrit en lettres de sang la légende du Far West, William Cantrell est sans aucun doute l'un des plus étonnant. Il faut dire qu’il s’agissait là de quelqu’un de plutôt érudit, à qui l’on avait enseigné les bonnes manières. Instituteur le jour (véridique !) et criminel la nuit. Une personnalité double donc, complexe, restée célèbre pour avoir été le mentor des frères James dont il lança la carrière de bandits, et qui inspira les cinéastes à plusieurs reprises, notamment avec « Kansas en feu » et « Chevauchée avec le diable ». Avec « L’escadron noir », c’est Raoul Walsh qui propose une évocation assez libre de la vie de ce tueur hors normes, en se basant sur un roman de W. R. Burnett. Cantrell y est d’abord présenté comme un honnête homme respectable et respecté, qui ne doit son statut qu’à son abnégation et aux sacrifices de sa mère.

« La guerre a fait de moi un autre homme : de simple instituteur, je suis devenu un commandeur »

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Mais il revêt aussi une face plus sombre et versatile, celle d’un ambitieux, avide de reconnaissance, de gloire et de pouvoir. Il ne supportera ainsi pas de perdre l’élection pour le poste de shérif face au simple cow-boy Seton, ouvertement illettré, mais à sa différence, moralement droit et juste. Ce qui le poussera à passer du côté obscur de la force. Sur le papier, tous les ingrédients semblent réunis pour que ce western soit un grand spectacle populaire : Walsh à la réalisation, Wayne en tête d’affiche, et une flopée de seconds rôles prestigieux (Walter Pidgeon, Claire Trevor). Pourtant, le film qui avait tout du drame psychologique souffre d’un scénario ultra bancal, qui se noie en permanence entre comédie (le personnage de Seton qui au début du film provoque des bagarres pour faire les affaires de son ami arracheur de dents), drame sentimental (le triangle amoureux entre les personnages antagonistes et le personnage féminin) et western. On en retiendra quelques bonnes scènes d’action (notamment la course-poursuite en charrette dans la montagne) et un dernier quart d’heure suffisamment spectaculaire pour rendre le film à peu près sympathique.

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Le DVD : Le film est présenté dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles. 

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations respectivement signées Bertrand Tavernier (35 min.) et Patrick Brion (12 min.).

Edité par Sidonis Calysta, « L’escadron noir » est disponible en édition limitée combo blu-ray + DVD ainsi qu’en DVD depuis le 28 mars 2019.

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