[CRITIQUE] : Blanche comme Neige

[CRITIQUE] : Blanche comme Neige
Réalisateurs : Anne Fontaine
Avec : Lou de Laâge, Isabelle Huppert, Vincent Macaigne, Jonathan Cohen, Benoît Poelvoorde, Charles Berling,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Belge
Durée : 1h52min

Synopsis :

Claire, jeune femme d’une grande beauté, suscite l’irrépressible jalousie de sa belle-mère Maud, qui va jusqu’à préméditer son meurtre. Sauvée in extremis par un homme mystérieux qui la recueille dans sa ferme, Claire décide de rester dans ce village et va éveiller l’émoi de ses habitants... Un, deux, et bientôt sept hommes vont tomber sous son charme ! Pour elle, c’est le début d’une émancipation radicale, à la fois charnelle et sentimentale…


Critique :

D'un absurde jamais vraiment assumé autant qu'il est d'une fantaisie et d'une sensualité redoutable, #BlanchecommeNeige, esthétiquement soigné, est une sorte d'ofni désuet et passablement engagé, qui n'atteint malheureusement pas les belles ambitions qu'il se fixent tout du long. pic.twitter.com/OzgjAAr9nd— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 12 avril 2019

On avait laissé la brillante Anne Fontaine en 2017 avec ce qui était, à nos yeux, l'une de ses plus belles oeuvres, Marvin ou la belle éducation, drame humain sincèrement touchant façon chronique sociale sur une adolescence douloureuse, qui n'était jamais aussi juste et réaliste que lorsqu'elle restait vissée sur son jeune héros, campé magistralement par Finnegan Oldfield.

Deux ans plus tard donc, elle nous revient, toujours mué par son désir imprévisible de varier autant les genres que les ambiances, en ce mettant d'adapter à sa sauce, le célébrissime conte des frangins Grimm Blanche-Neige, à une heure où il a déjà été poncé jusqu'à la moelle par l'industrie Hollywoodienne (en attendant que Disney ne s'empare à nouveau de la chose, pour proposer un live-action de son propre dessin animé).
Pourquoi pas sur le papier, puisque la cinéaste y injecte un prisme résolument plus moderne et érotique, dénotant sensiblement de tout ce qui avait pu être transposé à l'écran jusqu'à aujourd'hui.

[CRITIQUE] : Blanche comme NeigeLe problème c'est que si la chose s'avère plutôt alléchante sur le papier (la sublime Lou De Laâge persécutée par une belle-mère jalouse campée par la grande Isabelle Huppert, séduit sept lascars d'une petite bourgade, dont Jonathan Cohen, Vincent Macaigne, Benoit Poelvoorde et Charles Berling), son exécution elle, même si elle coche toutes les cases de la relecture avisée (les références au récit d'origine sont bien légion), s'avère infiniment plus laborieuse dans sa quête de captiver l'intérêt d'un spectateur gentiment assomé par la prévisibilité et la linéarité plombante d'une intrigue cherchant péniblement à incarner un récit universel sur l'émancipation et la découverte de soi, sur une durée férocement resserée.

Fendu en trois partie, forcée (surtout dans ses dialogues) autant qu'il est d'une fantaisie et d'une sensualité redoutable (même dans la retenue), d'un absurde jamais réellement assumé - son plus grand défaut -, fleurant un brin le déjà-vu (Isabelle Huppert en mode marâtre/pilote automatique) et jonglant entre les tons sans jamais vraiment viser juste, Blanche comme Neige, esthétiquement soigné,est une sorte d'ofni désuet et passablement engagé, qui n'atteint point les belles ambitions qu'il se fixent tout du long.
Dommage, on attendra donc avec encore plus d'impatience, son vraiment prometteur Police avec Virginie Efira et Omar Sy.


Jonathan Chevrier


[CRITIQUE] : Blanche comme Neige