[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #41. Semaine du 24 au 30 mars 2019

Par Fuckcinephiles

Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.

Semaine du 24 Mars au 30 Mars

Dimanche 24 Mars. 
OSS 117 : Le Caire nid d’espions de Michel Hazanavicius sur C8.
Égypte, 1955, le Caire. Tout le monde se méfie de tout le monde, tout le monde complote contre tout le monde : Anglais, Français, Soviétiques, la famille du Roi déchu Farouk qui veut retrouver son trône, les Aigles de Kheops, secte religieuse qui veut prendre le pouvoir. Le Président de la République Française, Monsieur René Coty, envoie son arme maîtresse mettre de l’ordre dans cette pétaudière au bord du chaos : Hubert Bonisseur de la Bath, dit OSS 117.
Avec OSS 117, Michel Hazanavicius est parvenu à faire un film de divertissement, visant un grand public, tout en imprimant une réelle patte de cinéaste auteur. Un exploit d’autant plus salutaire quand on évoque un film comique. Dans ce genre où le gag est souvent lourd, l’humour douteux et la mise en scène inexistante, Hazanavicius apporte toute sa sophistication. S’acoquinant avec la plume de Jean-Francois Halin, OSS117 est une parodie désopilante des récits d’espionnages type James Bond. Avec un Jean Dujardin en vrai-faux Clark Gable, déployant un humour poil à gratter imbibé de colonialisme et patriotisme exacerbé. Un tour de force qui se voit sublimé par un Hazanavicius inventif, ressuscitant sur sa pellicule une époque entre glamour et kitsch.

Mardi 26 Mars. 

The Ghost Writer de Roman Polanski sur France3

Un écrivain nègre — le Ghost Writer — est engagé pour terminer les mémoires de l’ancien Premier ministre britannique, Adam Lang. Mais dès le début de cette collaboration, le projet semble périlleux : une ombre plane sur le décès accidentel du précédent rédacteur, ancien bras droit de Lang…


Je ne suis pas fan du cinéma Polanskien, et pour tout dire quand j’étais tombé sur The Ghost Writer je ne savais même pas qui en était le réalisateur. Il faut bien reconnaître une chose au long-métrage, son atmosphère vous happe inexorablement. La caméra toute en élégance s’immisce dans ce récit en forme de thriller politique, convoquant l’esprit d’un Hitchcock ou d’un Fincher. En effet, le cinéaste imbibe l’image d’une touche de froideur très Fincherienne, tout en orchestrant un jeu psychologique fait de faux-semblants typiquement Hitchcockien. Car c’est ici que se cache la seconde force de The Ghost Writer, son scénario, finement intelligent et glissant tout du long quantité d’indices. Un beau travail d’orfèvrerie filmique.

Jeudi 28 Mars. 

Flight de Robert Zemeckis sur Cstar.
Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel. Cependant, l’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations aboutissant à se demander : Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ?
Il y a toujours chez Zemeckis — ou le plus souvent, une séquence phare, celle qui marque par sa démesure ou son défi technologique. En ce qui concerne Flight, c’est bel et bien l’atterrissage de Whip Whitaker qui est au cœur d’une vertigineuse scène, démonstration formelle du talent spectaculaire de Zemeckis. Pourtant, derrière cette séquence se cache une œuvre bien plus personnelle, peut-être son long-métrage le plus humain depuis Forrest Gump. Car, ici, le cinéaste renoue avec sa plus grande force, ses qualités de conteur, dans un film ample (2 h 30), Zemeckis prend le temps de déployer le récit et ses personnages. Ainsi, le réalisateur extirpe de cette histoire un thriller minutieusement psychologique.
Thibaut Ciavarella