Border

Par Dukefleed
Border line
Difficile de comprendre comment ce film a pu repartir de Cannes avecun prix. Surement car il déroule à loisir une intrigue assez simple mais avec des atours très intellos. Atours qui paradoxalement plombe sérieusement l’intérêt d’un film qui veut surfer entre romance, polar, thriller et fantastique. Une femme, moche, on peut le dire, mais au nez incroyable est salariée de la police aufrontière ; poste dans lequel elle fait des ravages. Telle un chien renifleur rien de suspect ne franchit la frontière jusqu’à ce qu’elle tombe sur un homme aux particularismes physiques identiques au sien. Elle va pouvoir en rencantrant un de ses semblables découvrir qui elle est vraiment ; mais çà permet surtout à Ali Abassi (le réalisateur) de montrer au combien la monstruosité physique n’est pas corrélé à l’humanisme de la personne difforme. Mais surtout il démontre, en exploitant à fond une mythologie européenne si peu exploitée par le cinéma actuel, la frontière ténue entre animalité et humanité et au combien les monstres sont parfois plus humains que les humains eux-mêmes. Tout cela de manière souvent très maladroite, souvent grandiloquente et parfois ridicule. Et esthétiquement, on ne peut pas dire que ce film soit une pépite non plus. L’an dernier, avec « Les bonnes manières », un film brésilien ; on nous servait déjà le même discours ; mais ce dernier avait malgré tout plus de coffre au niveau de sa mise en scène. Etonnant succès critique.

Sorti en 2019
Ma note: 7/20