Iwo Jima

Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Iwo Jima » de Allan Dwan.

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« Il y a des milliers de sergents chez les Marines et il fallait que je tombe sur Stryker... »

1943. Le sergent John Stryker entraîne durement ses marines avant le départ pour la Guerre du Pacifique. En raison de sa sévérité, les hommes le prennent en grippe, jusqu’à leur baptême du feu à la bataille de Tarawa. Mais lorsque la bataille d'Iwo Jima s'engage, ses hommes comprennent le sens de son apprentissage.

« Je me demande quelquefois qui je déteste le plus : lui ou les japonais »

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Petit îlot perdu dans le Pacifique, Iwo Jima fut en 1945 le théâtre de l'une des batailles les plus âpres et les plus sanglantes de la Guerre du Pacifique. Et pour cause: sa prise devait permettre aux américains de dominer l'espace aérien japonais. Un enjeu stratégique vital qui poussa les nippons à opposer une résistance acharnée. A tel point que les américains, qui avaient prévu de prendre l'île en quelques jours seulement, durent batailler pendant près d'un mois et demi pour en prendre le contrôle, au terme d'une bataille qui coutera la vie à près de 30 000 hommes, tous camps confondus. Outre ce terrible bilan, cette bataille est également restée célèbre de part la photographie du journaliste Joe Rosenthal, illustrant six G.I. qui hissent la bannière étoilée sur le Mont Suribachi. A peine trois ans plus tard, le projet de montrer cette terrible bataille au cinéma - largement appuyé par le commandement de l'Armée américaine - est confié au vétéran Allan Dwan tandis que le rôle principal est attribué à John Wayne, devenu au cours des années précédentes un spécialiste des rôles de soldat valeureux.

« Les japonais veulent mourir pour leur pays ; vivez pour le vôtre ! »

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Tourné en Californie, le film sui ainsi une escouade de jeunes appelés depuis le formation au sein d'un camp militaire de Nouvelle-Zélande jusqu'à la bataille d'Iwo Jima, qui restera comme le point d'orgue de leurs années de service. Au plus près d'eux et avec une certaine tendresse, Dwan filme ainsi le quotidien de ces hommes et leur évolution psychologique, passant de l'insouciance et de la rébellion envers leur sergent à la maturité. Comme si au fond l'épreuve du feu était un rite de passage initiatique vers l'âge adulte, la guerre imposant à ces grands adolescents attardés de grandir plus vite. Aux scènes de camaraderie et de légèreté (un mariage, quelques beuveries) se succèdent ainsi des scènes de guerre spectaculaires et de mort (terrible scène où un soldat agonisant appelle le sergent au secours sans que celui-ci ne puisse le rejoindre). Mais dans tous les cas, Dwan y fera l'apologie du collectif comme clé de la victoire par opposition à l'individualisme, comportement déraisonnable qui expose de fait les autres au danger. Peu enclin au triomphalisme facile, le cinéaste y montre surtout les souffrances que la guerre inflige tant aux soldats qu'aux civils (la femme devenue entraineuse de bar pour subvenir aux besoins de son fils) sans pour autant verser dans le pathos lacrymal. Une sobriété qu'on retrouve également dans sa façon jamais caricaturale de montrer les soldats japonais. Si cet « Iwo Jima » a servi à l'évidence de modèle narratif à nombre de films de guerre (on pense notamment à « Tout ou rien », dont le scénario semble - dans les grandes lignes du moins - calquée sur ce film), il est à l'évidence un solide film de guerre qui offre de plus un regard complémentaire au formidable diptyque consacré par Clint Eastwood à cette terrible bataille (« Mémoires de nos pères »/« Lettres d'Iwo Jima »).

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Le DVD : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un Making of (17 min.) et d’une Bande-annonce.

Edité par Rimini Editions, « Iwo Jima » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 22 janvier 2019.

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