[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #13. Footloose

[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #13. Footloose
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 ! 

[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #13. Footloose
#13. Footloose d'Herbert Ross (1984)
La liberté de danser n'est pas forcément un acquis pour tous et surtout partout.
La faute à quelques jeunes ayant payé de leurs vies le fait de ne pas avoir su assumer leur consommation un tantinet abusive d'alcool, se trémousser - tout comme picoler où même écouter toute musique hors classique - dans les rues restrictives et très chrétienne de la petite ville de Beaumont, est devenu une chose prohibée; parole du pasteur de la ville, estampillé shérif du coin et dont le fils aîné a justement fait partie des victimes.
Les soirées en boîte ? On oublie. Les bals de fin d'années ? Idem. Les soirées entre ados chez l'un où l'autre ? Keep dreaming.
C'est dans ce climat hautement joyeux que débarque Ren McCormack et sa mère, quittant le confort de Chicago pour un clic-clac chez l'oncle neuneu dans un Middle West qui ne veut absolument pas de lui - et qui lui fait très vite bien comprendre.

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Sauf que le bonhomme est un battant, alors lui et sa coccinelle cabossée (Bumblebee ?), vont se mettre en tête de faire bouger les mentalités du coin, tout en faisant craquer si possible, la nana la plus populaire du lycée... qui est également la fille du dit pasteur/shérif/maire/big boss in town.
Teen movie en milieu rural (une denrée rare durant les glorieuses 80's), louchant gentiment autant sur les cartons successifs des musicaux La Fièvre du Samedi Soir, Grease et autres Flashdance, que sur le pitch du bouillant La Fureur de Vivre de Nicholas Ray (jusque dans le look " James Dean-esque " de Kevin Bacon), avec sa jeunesse confronté à l'incompréhension des adultes - la révolte violente et furieuse en moins -, Footloose joue la carte de l'affrontement générationnel aussi bien que celui du divertissement simpliste sur la quête identitaire, avec sa poignée d'ados luttant pour faire abolir une loi furieusement autoritaire (et inspiré de manière plus ou moins fidèle a un vrai fait divers US), dans un enrobage comico-dramatique pas toujours fin mais au charme certain, et qui demeure intact même plus de trois décennies plus tard.

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En pointant du doigt l'intolérance des aînés se réfugiant dans une vérité religieuse - à la lisière de l'obscurantisme - ne prônant pourtant aucune abolition de cette célébration de la vie, sans forcément rendre terrifiante et binaire l'incarnation même de la foi (John Lithgow, tout en retenue), et encore moins tous les adultes (magnifique Dianne West), tout en crédibilisant ses ados rebelles avec une vraie pensée positive et mature sans leur ôter les joies de la jeunesse (sexe, alcool, fêtes... et courses de tracteurs); Herbert Ross croque une petite merveille de divertissement simpliste mais humain, qui a su braver les affres du temps (même si ses trentes ans se font bien sentir) et devenir culte à la fois grâce à une B.O. du tonnerre, et à la partition attachante de son casting de jeunes bouilles - pour l'époque -, dominé par feu Chris Penn (en grand Droopy qui danse comme un pied) et, surtout, un Kevin Bacon habité par les esprits de James Dean et John Travolta.
Alors qu'est-ce qu'on attend... on danse ?


Jonathan Chevrier

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